Libreville, Gabon – Le ministre d’État en charge de la communication, Alain Claude Bilie By Nze, par ailleurs porte parole du gouvernement gabonais a déclaré vendredi dans sa traditionnelle conférence de presse hebdomadaire que si l’opposant Jean Ping, candidat malheureux au scrutin présidentiel du 27 août 2016 qui conteste toujours la réélection du président Ali Bongo, menace de recourir à la guerre pour prétendre arriver au pouvoir, il sera arrêté.
» Si son plan B c’est la guerre, monsieur Ping doit comprendre qu’avant qu’il n’envoie les gens faire la guerre il sera d’abord arrêté« , a cogné M. Bilie By Nze, indiquant au passage que son arrestation prendrait à peine 5 mn s’il franchi le rubican.
» Quelque soit l’endroit où il se trouve, il sait très bien qu’il sera arrêté« , a insisté le porte parole du gouvernement.
Pour Alain Claude Bilie By Nze les menaces proférées par l’opposant Jean Ping visent tout simplement à « impressionner ses militants qui ont tous compris qu’il n’a pas de plan B« .
Dans son discours ouvrant le dialogue qu’il a initié du 18 au 23 décembre 2016 à Libreville, l’opposant Jean Ping, arrivé officiellement deuxième (47,24%) derrière le président Ali Bongo Ondimba (50, 66%), a brandi des vives menaces contre le régime actuel dont il continue de contester la légitimité.
» Désormais toutes les hypothèses sont envisagées« , a déclaré M. Ping lundi dernier devant ses partisans. Il avait indiqué par ailleurs que toutes les voies de recours à lui initié, étaient épuisées.
Vendredi, il a averti que la fin de son dialogue c’est le calme qui précède la tempête.
M. Bilie By Nze a également réagi au débat sur la crise post-électorale au Gabon lors de la dernière réunion de l’Assemblée parlementaire ACP-UE tenue à Nairobi au Kenya du 19 au 21 décembre dernier.
Les parlementaires européens souhaitaient à l’occasion faire une résolution contraignante contre le régime Gabonais. Le porte parole du gouvernement a qualifié cette attitude » d’acharnement contre le Gabon ». La résolution motivée par les parlementaires européens a été déboutée de 36 voix contre 6.
Le parlement européen qui a envoyé une soixantaine des députés en mission d’observation électorale au dernier scrutin présidentiel au Gabon émet des profondes réserves sur la réélection d’Ali Bongo.
Dans son rapport, la MOE-UE dénonce des « anomalies évidentes » observées dans plusieurs bureaux de vote de la province du Haut Ogooue (Sud-Est ), province d’origine du président Ali Bongo où il a engrangé 95% des suffrages avec un taux de participation frôlant les 100%. Selon la MOE-UE ces anomalies évidentes remettent en cause le résultat final de l’élection présidentielle.
Jean Ping profite de ces doutes pour relancer sa contestation contre le régime d’Ali Bongo Ondimba.