La conférence de presse tenu mercredi 21 décembre courant à la Chambre de Commerce de Libreville, organisée par Estelle Ondo, actuel Ministre de l’Economie Forestière et par ailleurs exclue de l’Union Nationale depuis son entrée au Gouvernement s’est apparenté à un règlement de comptes contre ses anciens mentors de l’Union Nationale. Lesquels mentors sont totalement opposés à toute participation du dialogue national proposé par Ali Bongo Ondimba.
L’entrée au Gouvernement d’ouverture d’Estelle Ondo sans consultation de son parti, l’Union Nationale, fait toujours couler beaucoup d’encre et de salive. Une entrée au Gouvernement qui s’en est suivie de l’exclusion d’Estelle Ondo, jusque-là 4e Vice-Président de l’Union Nationale (UN), le 15 décembre dernier à la suite d’un conseil de discipline. Une sentence fustigée par l’intéressée qui condamne avec la dernière énergie la procédure utilisée le directoire du parti. « Les gourous de l’UN ont décidé de m’exclure parce qu’au sein de notre parti, certaines personnes ont décidés de faire de la pensée unique un mode de gestion. Tout parti politique moderne, qui regorge de brillants cadres comme l’UN doit se satisfaire et même nourrir le débat en son sein. Monsieur le président Myboto gère le parti de façon clanique et c’est intolérable. Il a été comme vous le savez, chantre de la penser unique au moment du parti unique et donc je pense qu’il ne peut pas donner de leçon de démocratie » a déclaré Estelle Ondo, avant de rajouter « Lors de la dernière élection présidentielle, des militants bien connus et bien identifiés, ont reconnus avoir falsifié des procès-verbaux au sud, avoir perçu de l’argent pour cette falsification pour faire perdre le candidat de l’opposition. Ces militants n’ont pas été inquiétés, de même en remontant dans le temps notamment en 2011, l’UN avait décidé de ne pas prendre part aux élections législatives. Malheureusement, paix à son âme, feu Kombe Lekambo avait bravé cette décision du parti en se portant candidat. Le même Kombe Lekambo n’avait pas suivi les directives du parti et n’a jamais été inquiété et n’a pas été exclu du parti ».
D’où l’ire du membre de l’équipe d’Emmanuel Franck Issoze-Ngondet : « mon exclusion de l’UN est indiscutablement illégale. En ce qui concerne toutes les dispositions prévues par nos statuts n’ont pas été respectées. Il y a des points qui méritent l’exclusion notamment lorsque le parti a désigné un candidat et que le militant soutien un autre candidat. Aucun moment nos statuts parlent d’entrée à un gouvernement d’ouverture. Monsieur Myboto n’a pas respecté le mode de désignation des membres du conseil de discipline. J’ai adressé une lettre de protestation au président pour récuser les membres qui devaient siégés au conseil de discipline. Je n’ai pas eu de suite et je tiens à préciser que depuis que j’ai été exclue, je n’ai pas encore été notifiée. C’est là encore une entorse au droit ».
Sanction à caractère xénophobe ?
Une décision de l’Union Nationale très mal perçue par Estelle Ondo qui y voit des dessous xénophobes. « Le même Kombe Lekambo n’avait pas suivi les directives du parti et n’a jamais été inquiété et n’a pas été exclu du parti. C’est normal, il ne s’appelait pas Ondo, il ne s’appelait pas Obiang, il ne s’appelait pas Obame, il ne s’appelait pas Nguema », a déclaré Estelle Ondo. Cette dernière entend utiliser toutes les voies de recours.