Démarré le 18 décembre, le Dialogue national pour l’alternance (DNPA) initié par Jean Ping et les siens mobilise plus de 6000 personnes. Sachant que plusieurs d’entre eux sont des fonctionnaires en activité, doit-on s’attendre à une chasse aux sorcières dans l’administration publique comme lors des obsèques d’André Mba Obame en avril 2015 ?
Depuis le dimanche 18 décembre, au Noé Palace, où se tient le DNPA initié par Jean Ping et ses alliés de la présidentielle d’août dernier, les Gabonais se comptent par plusieurs milliers. Selon les organisateurs, plus de 6000 participants ont officiellement été comptabilisés, en plus de ceux qui n’ont pris le train en marche que le 19 décembre, lors de l’ouverture officielle du dialogue.
Seulement, cette ouverture a eu lieu un lundi et ce jour n’avait pas été déclaré férié. Certains avaient donc choisi de participer à l’ouverture du dialogue plutôt que de se rendre sur leur lieu de travail. D’autant que les organisateurs du DNPA revendiquent la participation d’agents de l’administration publique parmi ceux du privé, les retraités et autres non-actifs.
Et depuis le début des travaux en atelier, le 20 décembre, la mobilisation n’a pas baissé. Ces travaux qui durent toute la journée, et courent jusqu’au 22 décembre, connaissent le même engouement de la part des participants. Les tentes et salles prévues pour les accueillir ne désemplissent pas. Question : doit-on s’attendre à une nouvelle chasse aux sorcières dans l’administration publique ?
En avril 2015, lors des obsèques d’André Mba Obame (AMO), ancien secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN, opposition), Daniel Ona Ondo, alors Premier ministre, s’était offusqué de ce que «le niveau de présence à leur poste, des agents de l’administration centrale, était relativement bas au cours de la journée du mardi 28 avril 2015», jour de l’arrivée du corps d’AMO à Libreville. A l’époque, l’on se souvient que la note officielle adressée à tous les ministres, pour veiller à la présence des fonctionnaires à leur poste de travail, durant ces obsèques, avait été écrite par Emmanuel Issoze Ngondet, alors ministre des Affaires étrangères assurant l’intérim du chef du gouvernement.
Parvenu au poste de Premier ministre, Emmanuel Issoze Ngondet exigera-t-il à nouveau de ses collègues qu’«un pointage des présences au poste», pour la période du 18 au 23 décembre, soit effectué a posteriori dans les différents départements ministériels, les agences sous tutelle et dans les établissements d’enseignement publics ? A l’époque, le membre du gouvernement avait exigé qu’un «rapport assorti des justifications des absences constatées» soit présenté au chef du gouvernement, qui l’aurait transmis au président de la République, pour d’éventuelles sanctions. Pour le DNPA, on attend la réaction des autorités, qui semblent plutôt intéressées par l’évènement.