Caractérisée par des niveaux de salaires hors du commun, la société nationale des hydrocarbures va quelque peu redescendre sur terre. Un niveau de rémunération beaucoup plus raisonnable sera appliqué à compter de janvier prochain.
Annoncée en avril dernier, la nouvelle grille de rémunération au sein de Gabon oil company (Goc) entrera en vigueur le 1er janvier 2017. Pourtant qualifiée de salutaire, cette mesure fait désormais jaser au sein de l’entreprise, à mesure que l’on approche de sa mise en application.
Sur les réseaux sociaux, notamment, est actuellement menée une campagne contre le directeur général de la société nationale des hydrocarbures. En effet, Arnaud Engandji a annoncé cette mesure trois mois après avoir pris les rênes de la société, en janvier 2016. Une « cabale » minimisée par le patron de la Goc, qui entend bien aller jusqu’au bout.
«Si je réagis à chaque petit Kongossa sur Facebook, on ne s’en sortira pas. Je ne vois pas la communication comme un élément de réaction à des posts de personnes qui n’ont jamais géré d’entreprises, qui n’ont d’informations que ce qui leur est raconté dans les débits de boisson», a ironisé Arnaud Engandji, joint au téléphone, avant d’ajouter : «J’assume cette réduction de salaire».
En effet, d’aucun estiment que les économies réalisées par la nouvelle grille salariale, largement revue à la baisse, iront dans les poches du directeur générale. «Un faux débat», selon ce dernier, qui préfère se concentrer sur la réduction salariale en elle-même.
En effet, comment expliquer que dans cette société, qui plus est étatique, un chauffeur soit payé à 950 000 francs CFA ? Mieux, le directeur des ressources humaines (DRH) culmine à 10 millions de francs CFA, pour la gestion de 80 employés. Tandis que le directeur technique touche au moins 13 millions de francs.
«La Goc a donné du répit aux employés en leur disant qu’on applique pas cette mesure au mois d’avril, mais le 1er janvier 2017. Il s’agissait de leur donner 10 mois pour leur permettre de s’adapter à leur futur niveau de rémunération, rembourser leurs crédits, leurs emprunts et commencer à se réorganiser», a expliqué Arnaud Engandji.
Par ailleurs, le directeur général de la Goc ne s’est pas mis en marge de cette réduction, bien qu’aucun détail n’ait filtré sur la nouvelle grille salariale. Le salaire de ce dernier serait passé de 22 à 5 millions de francs CFA.
«Contrairement aux employés, cette mesure est appliquée sur moi depuis avril dernier. Huit mois durant j’ai volontairement accepté d’être moins payé que mes directeurs technique et des ressources humaines», a révélé Arnaud Engandji. Un exemple qui mérite de faire école.