Le 20 décembre 2014, Bruno Mboulou Béka avait trouvé la mort durant la répression d’un meeting du Front de l’opposition pour l’alternance. Alors qu’on célèbre ce 20 décembre 2016, le deuxième anniversaire de sa mort, les conditions réelles de son décès n’ont toujours pas été établies.
Bruno Georges Mboulou Beka a été, le 20 décembre 2014, l’unique mort de la répression d’un meeting de l’opposition au carrefour Rio, dans le 2e arrondissement de Libreville. Ce jour-là, l’opposition avait organisé une manifestation de contestation et de protestation contre le pouvoir en place. Elle s’était achevée dans une «violente repossession» ayant fait des blessés, mais surtout la mort de cet étudiant de 31 ans.
A ce jour, les conditions de ce décès n’ont toujours pas été clairement élucidées. Sa dépouille est restée conservée aux pompes funèbres durant près d’un an. La famille et le gouvernement ne trouvant pas de terrain d’entente. Le 16 décembre 2015, après de nombreuses tractations, avec l’implication des politiques, de la société civile, entre autres, il a été finalement inhumé à Konoville, son village natal, dans la province du Woleu Ntem, au nord du Gabon. Sa famille et les partisans de l’opposition et du changement en ont fait un martyr.
Si le pouvoir a toujours rejeté catégoriquement les accusations indiquant l’orchestration de la mort de ce jeune-homme, il est cependant à relever qu’un médecin légiste avait confirmé que l’étudiant était mort suite à un projectile qui l’avait touché au cou.
Deux ans après sa mort, un an après sa mise en terre et surtout après les événements relatifs à la dernière présidentielle, les observateurs se demandent si l’exemple de Mboulou Béka n’était pas suffisant pour le Gabon. Cette disparition qui a bousculé le vécu des Gabonais et la récente crise postélectorale sont toujours dans les esprits.
Avant d’entamer le dialogue national pour l’alternance organisé par Jean Ping, une messe a été organisée le 18 décembre dernier «pour rendre hommage à ces martyrs, à ces personnes, à ces innocents qui sont morts pour que la démocratie triomphe».
Dans ce contexte, «même si le poids et les images des violences postélectorales pèsent encore sur le cœur et l’esprit des Gabonais, Mboulou Beka, lui, n’est pas oublié», selon une militante de l’opposition. La famille du disparu, l’opposition, la société civile et, plus largement, la population, attendent toujours qu’éclate la vérité sur ces nombreux morts.