Limitée par l’ardoise de l’Etat et de certains particuliers, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) craint le pire pour la continuité de son service. Sans solution urgente, la société prévoit des délestages en eau et en électricité.
L’heure n’est visiblement pas à la sérénité au sein de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). Une situation vaguement décrite par le directeur général de l’entreprise dans une interview, aux allures de coup de gueule, parue dans L’union du 20 décembre courant.
«Aujourd’hui nous avons des créances très importantes, qui n’ont pas été recouvrées et qui mettent l’entreprise en difficulté», a déclaré Antoine Boo. La situation consécutive à l’accumulation, par l’Etat et certains particuliers, de factures impayées d’eau et d’électricité, dure depuis bientôt trois ans.
«Nous avons 45 milliards de francs CFA de dettes reconnues par l’Etat. En plus, l’Etat nous doit aussi 20 milliards de crédit de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ce qui fait 65 milliards de francs au total. Les créances des particuliers s’élèvent quant à elles à 60 milliards», a détaillé Antoine Boo, soulignant que situation a conduit à la suspension des investissements.
«Nous ne connaissons pas la réaction de nos fournisseurs, nous avons suspendu cette année nos investissements nouveaux sachant que la SEEG investit 20 milliards FCFA par an. Depuis le début de notre contrat il y a19 ans, nous avons investi près 380 milliards. Nous sommes obligés d’arrêter les investissements car on n’a plus d’argent dans les caisses», a déploré le directeur général de la SEEG.
Antoine Boo a invité les autorités à trouver une solution urgente. Car, a-t-il alerté : «Si cette situation d’impayés perdure, on ne pourra plus assurer la fourniture d’eau et d’électricité 24h/24h. Car il va falloir mettre du combustible, qui coute excessivement cher dans les centrales thermiques».
En effet, a-t-il expliqué, «si on n’a plus de capacité de mettre du combustible dans nos centrales, elles ne pourront plus tourner comme il se doit. On fera donc des délestages et les populations seront pénalisées tout comme l’administration. Nous devons trouver une solution adéquate rapidement».
Pourtant, a reconnu Antoine Boo, la SEEG est en négociations avec l’Etat afin de mettre en place un plan d’apurement de la dette. Sauf que, a-t-il regretté, «jusqu’à ce jour l’Etat, n’a pas repris ses paiements depuis le début de l’année». Ce qui n’est pas de nature à rassurer quant à l’issue des négociations autour du bail de la société, d’autant que la concession en cours s’achève dans quelques mois.