Alors qu’on ne l’avait plus vu ni entendu depuis la dernière présidentielle, l’ancien Premier ministre d’Omar Bongo, Jean-François Ntoutoume Emane est récemment sorti de sa réserve pour rassurer ses partisans sur son positionnement et ses choix politiques. Il reste et demeure un soutien pour Jean Ping.
Depuis la dernière présidentielle, le président du Mouvement patriotique et démocratique pour la refondation (MPDR) ne s’était presque pas fait voir en public. Mieux, il ne s’était mué dans un silence retentissant après le résultat de ce scrutin. Fort de ce silence et des interprétations qui en ont suivi, Jean-François Ntoutoume Emane a réapparu devant ses partisans au quartier Lalala, dans le 5e arrondissement le 10 décembre dernier.
Lors de cette causerie, l’ancien hiérarque démissionnaire du Parti démocratique gabonais (PDG) s’est respectivement prononcé sur son silence, le vrai vainqueur de la présidentielle, sa position face au dialogue nationale demandé par Ali Bongo, ainsi que sur les élections législatives à venir. S’il met en avant son éducation chrétienne et sa discipline acquise auprès d’Omar Bongo, Ntoutoume Emane a déclaré qu’ayant activement participé au choix de Jean Ping comme candidat unique de l’opposition, il lui affirme son total soutien.
Pour Ntoutoume Emane, «Jean Ping n’a pas seulement gagné l’élection présidentielle du 27 août 2016, mais avec plus de 60% des suffrages. Il a atteint le plus grand score jamais obtenu dans notre pays depuis l’ère multipartite». Sur cette question, il assure que «ceux d’en face le savent et la communauté internationale le sait».
Se prononçant sur le dialogue national d’Ali Bongo Ondimba, Jean-François Ntoutoume Emane explique qu’il a été approché par «certains partisans de cette grande entourloupe». Pour lui, cela servirait à la légitimation de la «forfaiture» d’Ali Bongo. Il a indiqué que «ceux qui sont prêts à y aller en pensant qu’ils obtiendront des postes de vice-présidents et autres, …qu’ils sachent qu’ils auront juste trois ou quatre mois avant d’être débarqués». Il s’était également interrogé sur leur capacité à participer à ce dialogue alors que «des pères, des mères, des frères et des sœurs pleurent encore leurs parents qui sont aujourd’hui, soit morts, soit disparus, soit incarcérés et torturés». S’il n’exclut cependant pas l’opportunité de dialoguer avec le camp d’Ali Bongo, il fixe néanmoins des préalables. Autrement dit, il souhaite que ce dialogue soit demandé et organisé par les instances internationales. Il demande également au président de la République de demander pardon au peuple gabonais devant les médias pour les événements malheureux survenus au lendemain de l’élection présidentielle. Ce qui devrait être sous-tendu par une restitution du pouvoir au peuple gabonais qui s’est exprimé le 27 août 2016.
Pour les législatives, Jean-François Ntoutoume Emane estime que les mêmes causes produiront les mêmes effets. Il relève qu’il n’est pas possible pour l’opposition de les remporter tant que les institutions chargées de les organiser resteront en l’état. Ce 19 décembre, Jean-François Ntoutoume Emane a pris part aux travaux du Dialogue pour l’alternance organisés par Jean Ping dont il est l’un des soutiens de poids.