En arrivant à la 12e place dans le classement 2016 des pays africains en matière de TIC et télécoms de l’Union internationale des télécommunications (UIT), le Gabon confirme sa posture de leader dans la sous-région d’Afrique centrale ainsi que ses grandes ambitions dans ce secteur.
Dans ce rapport publié ce 16 décembre, par l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) mesurant la société de l’information 2016, il ressort de cette étude, sur le niveau de développement des TIC et télécoms dans 175 pays, que Maurice demeure le champion en Afrique (73e au niveau mondial), suivi des Seychelles et de l’Afrique du Sud, tandis que le Niger et le Tchad, en queue de peloton africain et mondial, doivent encore déployer d’importants efforts pour améliorer l’accès de leurs populations aux télécoms et espérer s’éveiller à l’économie numérique.
Sur les 46 pays noté sur le plan continental, le Gabon arrive à la 12e place. Malgré une chute de 2 places par rapport au classement de l’année dernière, la place de choix qu’occupe le secteur des TIC ainsi que son essor dans ce pays ne sont plus à démontrer. En effet, le pays a su anticiper la vague de développement du numérique, ce qui lui a assuré la place dominante dans la sous-région d’Afrique centrale. Fort de sa réussite passée, et des nouveaux investissements dans ce secteur, le pays multiplie les initiatives qui visent à réinvestir la manne des TIC afin de faire du pays un pôle régional d’excellence dans plusieurs domaines, dont les services numériques.
En matière de développement des TIC, le pays ne fait pas dans la demi-mesure. Il affiche plutôt une exemplarité rare sur le continent en matière de développements technologiques : Le secteur a généré, selon la note de conjoncture semestrielle, de la Direction générale de l’économie et de la politique fiscale, au cours du 1er semestre de l’année 2016, près de 138,1 milliards de FCFA. Une performance en hausse de 2,3% par rapport à la même période en 2015 (135,1 milliards de FCFA).
Egalement en hausse, le nombre d’abonnés au mobile qui connait une progression de 4,7% passant de 2,7 à 2,8 millions d’abonnés actifs entre le premier semestre 2015 et le premier semestre 2016, tout comme le nombre d’abonnés au téléphone fixe qui connaît une progression de 7,9% sur la même période, passant de 18 000 à 19 400. Globalement, le nombre d’abonnés au téléphone au Gabon est en hausse de 4,7%.
Le seul indicateur qui reste au rouge dans le secteur gabonais des télécommunications concerne la branche Internet, où le nombre d’abonnés à l’Internet GSM chute de -6%, passant de 418 900 abonnés au premier semestre 2015 à 394 000 sur la même période en 2016. Ceci, malgré le déploiement des services 3G/4G par deux opérateurs de téléphonie mobile.
Le Gabon très tôt, a érigé le développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) au rang de ses priorités dans le cadre de son plan stratégique "Gabon émergent." Son gouvernement a su reconnaître l'importance des TIC dans le mouvement de la renaissance africaine et du panafricanisme. Cette approche permet à la fois une vision sociale culturelle et politique d’émancipation des Africains et renforce un mouvement qui vise à unifier les Africains du continent et de la diaspora en une communauté africaine globale. C'est grâce à cela que le Gabon est aujourd'hui le leader en Afrique centrale et francophone en ce qui concerne les nouvelles technologies de l’information et la communication.
L'ambition gabonaise dans ce domaine clé, n'a pas manqué d'attirer l'attention d'investisseurs internationaux. Cela a permis le lancement d'un vaste projet de construction de plus de 2 000 villages numériques jusqu’en 2025, en partenariat avec le groupe Samsung.
Outre le financement par la Banque mondiale de trois incubateurs au Gabon, dans le but de développer le secteur des Technologies de l’Information et de la communication dans le pays notamment, Libreville, Port Gentil et à Franceville, avec pour objectif de lancer des projets de plus en plus innovants et de les viabiliser, l’institution de Brettons Woods et le Gabon ont également lancé un ambitieux projet appelé eGabon. Estimé à 56 millions de dollars, "ce projet permettra de renforcer le dispositif de surveillance épidémiologique en utilisant les TIC pour collecter les données nécessaires et diffuser les informations d’alerte et de riposte permanente.
Plus largement, cela va accélérer le développement de la eSanté, défini par l’OMS comme les services du numérique au service du bien-être de la personne, tant au niveau du secteur public que du secteur privé", a indiqué Elisabeth Huybens, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le pays. EGabon fait partie du projet parapluie CAB4 (Central African Backbone) qui devrait permettre au pays d'améliorer la couverture géographique des réseaux haut débit de grande capacité et à diminuer les coûts des services de communications, qui vont main dans la main avec le développement économique. La réussite gabonaise nous rappelle qu'une vision politique forte, une stratégie construite sur une approche long-termiste, cohérente et durable permet à la fois de stimuler le développement des TIC, et d'accompagner la diversification de l'économie.