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Estelle Ondo exclue de l’Union nationale : Entre cohérence et soulagement
Publié le samedi 17 decembre 2016  |  Gabon Review
Estelle
© Autre presse par DR
Estelle Ondo, ministre de l’Economie forestière, de la pêche et de l’environnement
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La promotrice du dialogue proposé par Ali Bongo et symbole de sa main tendue a été répudiée par les artisans du Dialogue national pour l’alternance voulu par Jean Ping et tenants de la résistance prônée par ce dernier. Si les causes de ce divorce se devinent aisément, les textes de l’UN, son crédo doctrinal et un souci de clarification ont facilité l’adoption d’une décision courue d’avance.


Exclue ? Plutôt, rappelée à davantage de cohérence. Après des semaines d’une bataille de procédures et d’une guerre médiatique absconse, la ministre de l’Économie forestière a été exclue de l’Union nationale (UN) au terme de la réunion du bureau national de ce parti, tenue le 15 décembre courant. Jusque-là, Estelle Ondo se gargarisait et tirait visiblement bénéfice de sa fonction de vice-présidente du parti d’opposition. Désormais, elle devra apprendre à faire sans. Pis, elle devra rechercher une nouvelle étiquette politique, plus en phase avec sa présence au gouvernement. Hormis elle-même et certains de ses soutiens, personne n’est vraiment surpris par ce dénouement. La promotrice du dialogue proposé par Ali Bongo et symbole de sa main tendue a simplement été répudiée par les artisans du Dialogue national pour l’alternance voulu par Jean Ping et tenants de la résistance prônée par ce dernier. Les textes de l’UN, son crédo doctrinal et un souci de cohérence ou de clarification ont facilité l’adoption d’une décision courue d’avance.

Omissions volontaires

Organe dirigeant bénéficiant de la légitimité du congrès de mars 2016, le bureau national de l’UN a tranché. Il a choisi de frapper fort pour l’exemple. Il a pris le parti de mettre fin au clair-obscur. Ce faisant, il a envoyé un message explicite à l’ensemble de ses militants, souvent tentés de reproduire des précédents devenus proverbiaux. Sans doute Estelle Ondo croyait-elle refaire du Jean Eyéghé Ndong, du Jean Ntoutoume Ngoua ou du Gérard Ella Nguéma. Sans doute avait-elle en mémoire l’expérience des Souverainistes, partis avec armes et bagages rejoindre Jean Ping dès février 2014 sans l’aval de leur parti et en le couvrant de tous les péchés d’Israël. Visiblement, la ministre de l’Economie forestière s’est, sur ce coup-là, rendue coupable d’omissions volontaires. Elle a manifestement oublié avoir vu les uns s’exclure d’eux-mêmes en refusant de prendre part au congrès de mars 2016 et, les autres, consentir à démissionner en groupe pour reprendre leur liberté. Comparaison n’est pas raison… Cicéron aurait dit mieux : «O tempora, o mores !»

Pour l’UN c’est un soulagement. Sa coordination provinciale dans le Woleu-Ntem, son mouvement des femmes, son bureau national et même certaines personnalités, notamment François Ondo Edou, Mike Jocktane, Minault Maxime Zima-Ebeyard, Jean-Christophe Owono Nguéma ou Marie-Agnès Koumba n’auront plus à s’expliquer systématiquement sur le positionnement de leur coreligionnaire. Mais ils doivent se tenir prêts à engager une nouvelle bataille pour l’utilisation des signes distinctifs (logo, hymne…) Si les causes de ce divorce se devinent aisément, ses conséquences sont tout aussi prévisibles : ayant transformé son appartenance partisane en fonds de commerce politique, l’ancienne vice-présidente de l’UN ne se laissera évidemment pas faire.

Querelle de chiffonniers

Estelle Ondo est connue pour son tempérament fougueux, son manque de réserve et même de modestie. Personne ne l’imagine accepter cette sanction ou la vivre comme un dénouement logique. Au grand jamais, elle ne voudra admettre son exclusion : on la voit déjà ruant dans les brancards, multipliant les déclarations tonitruantes, dénigrant ses anciens alliés, se livrant à des ″confidences″ ou des ″révélations″ sur la gouvernance de son ancienne formation politique voire à des attaques ad hominem.

On anticipe même sa saisine de la justice, espérant, du haut de son titre de membre du gouvernement, obtenir une décision en sa faveur. Au lieu de se préoccuper de faire son trou au sein de la majorité au pouvoir ou de réfléchir aux moyens de relever les défis écologiques et environnementaux actuels, la ministre de l’Economie forestière pourrait très vite sombrer dans une querelle de chiffonniers uniquement préjudiciable à… sa carrière et sa personne.

N’empêche, l’UN a, de toute évidence, très mal vécu l’entrée au gouvernement d’un de ses cadres dirigeants, par ailleurs présenté comme l’un des symboles de son désir de rajeunissement, de rafraîchissement et de renouvellement de la classe politique. Le parti dirigé par Zacharie Myboto était condamné à frapper fort, très fort même. Autrement, il courait le risque de voir d’autres au sein de sa jeune garde succomber aux sirènes du pouvoir en place. Pour ce parti, la sanction contre Estelle Ondo était un impératif voire une nécessité. Au regard des situations personnelles de nombreux de ses cadres – ils sont souvent mis au ban de la société pour leurs opinions, parfois depuis 2009 -, le parti pourra-il éviter d’autres départs si la situation politique nationale reste inchangée ? C’est le défi auquel les dirigeants de ce parti sont confrontés. Pour offrir un horizon et une perspective à leurs cadres, ils doivent leur donner le sentiment de tout essayer, tout tenter pour imposer l’alternance. Pour leur formation politique, la tiédeur dans l’engagement et l’attentisme seraient suicidaires.
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