S’exprimant trois jours après la publication du rapport final de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE-UE), le parti dirigé par René Ndemezo’Obiang dit n’avoir rien appris de nouveau dans le document. Démocratie nouvelle y voit toutefois une convergence de vue dans les recommandations faites par la Mission.
Trois jours après la publication du rapport final de la MOE-UE sur l’élection présidentielle du 27 août 2016 au Gabon, à Démocratie nouvelle (DN) on a eu le temps de lire et d’analyser le document. Sur des éléments contenus dans celui-ci, le parti dirigé par René Ndemezo’Obiang n’en voit pas de nouveaux. «Aucune révélation nouvelle ne s’est ajoutée à ce qui avait déjà été relevé par le pré-rapport», a déclaré Jonathan Ndoutoume Ngome, le 15 décembre au siège du parti à Libreville.
Selon le porte-parole de DN, les observateurs européens se sont contentés de revenir sur les critiques portés contre le processus consolidation des résultats électoraux jugé «opaque» et les «anomalies» au niveau des commissions électorales, comme ils ont réitéré leurs doutes quant au taux de participation publié par le ministère de l’Intérieur, le nombre d’abstenions et de bulletins blancs et nuls d’une des 15 commissions électorales locales du Haut-Ogooué, ou le quasi-refus de la Cour constitutionnelle de rectifier ces différentes anomalies.
Toutefois, la formation politique qui regrette que «la vérité des urnes» n’ait pas triomphé, n’a pas manqué de noter une «convergence de vue entre la position du rapport de la MOE-UE et (sa) vision pragmatique» de la résolution de la crise sociopolitique actuelle : la nécessité de participer au dialogue appelé par Ali Bongo. «Cette posture transparait également à travers notamment les recommandations de ma Mission d’observation de l’élection présidentielle», a relevé le secrétaire national à la communication de DN, non sans assimiler le positionnement de son parti et de son leader à «une posture politique courageuse». A Démocratie nouvelle, on reste convaincu qu’«un dialogue politique national entre différente forces vives de la nation, en vue d’une réforme profonde des institutions (est) seul gage d’une véritable démocratie».
En attendant que ce dialogue ait lieu, et pour s’assurer de sa réussite, DN appelle une nouvelle fois les autorités à prendre, «dans l’urgence», des solutions visant à décrisper l’atmosphère politique. Il s’agit notamment de libérer «sans condition» les Gabonais arrêtés à la suite des manifestations du 31 août dernier, cesser les arrestations, menaces et intimidations visant les opposants au régime en place, publier le rapport circonstancié et complet sur les disparitions enregistrées depuis les émeutes, avec la mise en place d’une commission internationale chargée d’établir les responsabilités civiles et pénales. Mais DN souhaite par ailleurs que ces autorités veillent à «l’immunité ainsi que la sécurisation de tous les participants accrédités au dialogue politique national». Rien moins que ça.
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