Réagissant à la suite des plaintes du ministre en charge de l’Urbanisme sur d’éventuels détournements au sein de son département ainsi que sur les occupations illégales des logements sociaux, le chef du gouvernement a enjoint son collègue de s’occuper principalement des squatters des logements sociaux.
Dans une récente interview au quotidien l’Union, le ministre l’Urbanisme, de l’Habitat social et du Logement n’avait pas hésité à porter des accusations contre «certains membres de son administration» et «des acteurs clés de l’Etat». Disant ne pas être à la base des nombreux problèmes qui secoue le secteur depuis ces dernières années, Bruno Ben Moubamba avait évoqué «un détournement de 250 milliards de francs qui a entraîné la fermeture du ministère en 2011».
Un détournement dont l’une des conséquences est qu’«il n’y a plus eu de budget d’investissement» jusqu’à ce jour au sein du département dont il a la charge. Or, le nouvel ordre urbanistique qu’il entend mettre en place nécessite que les fonds de l’Etat commis à cet effet y soient entièrement consacrés. Pourtant, a regretté le vice-Premier ministre (VPM), son département reste victime des mêmes comportements. Ce qui n’a pas manqué de faire réagir le chef du gouvernement, Emmanuel Issoze Ngondet.
Au cours de sa dernière conférence de presse, l’on a appris du porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nzé, qu’à la suite de ses déclarations, le vice-Premier ministre avait été rappelé à sa principale tâche : les squatters des logements sociaux d’Angondjé et de Bikélé. «Monsieur le Premier ministre a instruit le vice-Premier ministre en charge de l’Habitat de suivre avec beaucoup de minutie le dossier des occupations illégales de terrains», a révélé le ministre en charge de la Communication, le 13 décembre. A la tête du gouvernement, l’on n’entend visiblement pas voir Bruno Ben Moubamba faire ressurgir les démons du passé, d’autant que, a tenu à rappeler Alain-Claude Bilie-By-Nzé, l’une des missions prioritaires assignées au Premier ministre est de «mener une lutte acharnée contre la corruption et toute forme de malversations». Traduction : le VPM doit s’occuper de ses affaires et laisser le chef du gouvernement endiguer la corruption.
Pourtant, s’il n’a pas cessé d’affirmer qu’il n’a pas accepté d’entrer au gouvernement pour être humilier ou de passer pour un acteur politique peu crédible, dans son entretien à l’Union, Bruno Ben Moubamba a prévenu : les détourneurs ne s’en tireront pas à bon compte. «Moi je ferai un audit de l’Habitat dès que je trouverai le cabinet qu’il faut pour effectuer cette opération», a-t-il promis, bien décidé à marquer son passage à la tête du ministère l’Urbanisme, de l’Habitat social et du Logement. Gageons qu’il ait les coudés franches pour y parvenir.