Réagissant aux accusations de déforestation dont elle a fait l’objet, la multinationale singapourienne a minimisé cet aspect. Pour elle, c’est la raison économique qui prime : le Gabon ayant besoin de développer son secteur agricole.
Accusée d’être le principal moteur de la déforestation du pays à travers ses plantations de palmiers à huile, Olam a préféré minimiser ces critiques. Réagissant au rapport des ONG Mighty et Brainforest, le PDG du groupe Olam International a préféré mettre en avant les retombées économiques de son activité au Gabon.
«Le Gabon a le droit et l’urgence de développer son secteur agricole pour diversifier son économie, améliorer sa sécurité alimentaire pour nourrir sa population et pour créer de nouvelles opportunités de subsistance, tout en protégeant ses forêts naturelles», s’est défendu Sunny Verghese.
Ce qui ne signifie nullement qu’Olam a fait profil bas face aux accusations selon lesquelles elle bafoue les règles en matière de durabilité. Selon Sunny Verghese, « les plantations de palmiers d’Olam au Gabon se développent d’une manière responsable envers l’environnement et la société en contribuant à chacun de ces objectifs».
Selon le PDG d’Olam, l’approche de la multinationale est de chercher à trouver un équilibre entre l’établissement des plantations de palmiers et la protection des forêts naturelles. «En effet, nous conservons et protégeons dans nos concessions, les forêts de haute valeur de conservation ayant une surface plus grande que la surface totale de nos plantations», a-t-il soutenu.
Dans leur rapport conjoint, les ONG Mighty et Brainforest soutiennent qu’Olam se refuse à adhérer à une politique de zéro déforestation selon la méthodologie HCSA (Approche par les stocks de carbone élevés). Un standard visant à identifier et éviter la déforestation de zones forestières capables de stocker une grande quantité de carbone dans l’atmosphère ou abritant une biodiversité animale ou végétale.
Une critique rejetée par Olam, pour qui «faire démarrer des plantations à haut rendement exige une base initiale de terre appropriée». Par ailleurs, «étant donné que la plupart des terres non forestières au Gabon est en forme de savane ou de terrains marécageux qui ne sont pas très fertiles, il y a réellement un manque de terrain non forestier pour démarrer un tel développement».
En gros, a indiqué Olam : «Il est nécessaire d’inclure certaines terres forestières hautement dégradées». Du coup, la multinationale ne peut s’engager à «une politique de zéro déforestation qui dépend de l’approche HCSA, vu les contraintes des terrains disponibles au Gabon».