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Contentieux électoral : la mission d’observation de l’UE confirme les irrégularités et appelle au dialogue
Publié le mardi 13 decembre 2016  |  Agence Gabonaise de Presse
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© Autre presse par DR
Présidentielle 2016 : Bilan à mi-parcours de la MOE-UE
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LIBREVILLE - La mission d’observation électorale de l’union européenne (MOE-UE) au Gabon conduite son chef Mariya Gabriel a présenté lundi, à Libreville, son rapport final sur l’élection présidentielle du 27 août dernier dans lequel il confirme « des irrégularités » dans le processus électoral et a appelé les protagonistes de la crise à privilégier la voie du dialogue afin d’améliorer le système électoral.

Le rapport met en évidence plusieurs manquements observés lors de se scrutin qui s’était soldé par une flambée de violence dans plusieurs villes du pays.

Il s’agit notamment de la subordination de nombreux membres de la commission électorale nationale autonome et permanente (CENAP) et l’absence d’impartialité de cette institution ; des achats des cartes d’électeurs, le déséquilibre d’accès dans les médias publics et privés durant la campagne électorale, le manque de transparence et l’opacité de la CENAP

La mission d’observation de l’UE a également relevé « des anomalies et l’opacité dans les commissions électorales notamment dans la province du Haut-Ogooué où le taux de participation tel que publié par le ministre de l’Intérieur est de 99,93%, avec 95,95% des suffrages pour le président sortant ». De plus, la MOE a observé que « le taux de participation au niveau national, sans le Haut Ogooué, s’évalue à 54% »et que « le nombre d’abstentions et de bulletins blancs et nuls dans une seule des 15 commissions de cette province est supérieur à celles annoncées pour l’ensemble des 15 commissions électorales ».

Pour Mariya Gabriel, « les résultats de cette province ont inversé la tendance constatée par la mission sur la base des résultats annoncés par les gouverneurs des huit autres provinces du pays. Ces anomalies mettent en question l’intégrité du processus de consolidation des résultats et du résultat du final de l’élection ».

Toutefois, la mission a apprécié le système de contrôle de constitutionnalité du Gabon qui est complet en ce sens qu’il intégre les instruments internationaux des droits de l’Homme et des libertés fondamentales dans son corpus des règles. Y compris l’affichage des listes électorales dans les centres de vote, l’information des électeurs durant la période électorale et les des émissions spéciales ayant permis à tous les candidats de présenter leurs projets de société.

De même, la mission a salué le comportement responsable des électeurs qui se sont montrés désireux d’exercer leur devoir citoyen. Elle s’est félicité également du calme tout au long du jour du vote et pendant les opérations des dépouillements observés par des nombreux gabonais.

Par ailleurs, les observateurs de l’UE ont formulé une vingtaine de recommandations dont onze prioritaires, en vue d’améliorer le système électoral gabonais.

Il s’agit notamment de l’indépendance de la justice ; la transparence des actes du ministère de l’Intérieur, la CENAP, la cour constitutionnelle et du conseil national de la communication ; le renforcement du rôle de la CENAP et des démembrements ; l’organisation de l’audit du fichier électoral ; l’intégration dans la législation nationale le rôle de l’observation nationale et internationale d’une manière détaillée, l’organisation d’une enquête indépendante sur les violences électorales ; la garantie de l’accès non interrompu au réseau internet et aux réseaux sociaux ; la révision de la loi sur les réunions publiques de 1960 pour garantir la liberté de rassemblement à tout citoyen ; l’établissement du système de centralisation transparent des résultats par la CENAP ; et la révision de du règlement de procédure de la Cour constitutionnelle visant à rendre compatible avec la récente loi organique sur la cour constitutionnelle.

Tout en rappelant que l’objectif de la mission se limite au niveau de l’observation notamment technique, Mariya Gabriel a appelé les deux parties au dialogue comme moyen propice d’améliorer le système électoral et apaiser les tensions entre gabonais.

« Notre observation a mis en exergue des défaillances importantes du processus électoral. Il appartient aux gabonais de trouver des solutions dans le cadre du dialogue afin d’y remédier, y compris en vue des prochaines élections législatives. Dans une démarche constructive, notre rapport final soumet des recommandations, pour renforcer le processus de démocratisation », a dit Mariya Gabriel tout en indiquant que la mission d’observation souhaite travailler avec toutes les parties.

SN/IM
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