Avec le récent remaniement du bureau directeur de Démocratie nouvelle ayant abouti à l’éviction de quatre vice-présidents, proches de Jean Ping, l’amitié entre l’ancien président de la commission de l’Union africaine et le président dudit parti semble avoir vécu.
Le divorce semble désormais acté entre Jean Ping, candidat malheureux à la dernière présidentielle, et René Ndemezo’o Obiang, l’un de ses plus proches soutiens. Le glas de cette relation basée sur des accords pour le moins occultes a sonné le 6 décembre 2016 à la faveur du remaniement du bureau directeur de Démocratie nouvelle (DN). Ce parti de l’opposition présidé par l’ancien cadre du Parti démocratique (PDG) à Bitam a décidé d’écarter tous les soutiens irréductibles de Jean Ping. Les vice-présidents Philibert Andzembé, Joseph John Nambo, Radégonde Djenno et Ndongou Lekambo sont passés à la trappe. «Tous remplacés pour s’être mis en réserve de la politique de Démocratie nouvelle», a justifié un membre du bureau national au quotidien l’Union.
Officiellement, ce qui fâche le président de DN, c’est l’entêtement de ces quatre personnalités à refuser de prendre part au dialogue politique appelé par Ali Bongo, alors que le parti, à l’issu d’une réunion organisée pour traiter de la question en octobre dernier, s’est officiellement déclaré favorable à ce dialogue. Officiellement (encore), René Ndemezo’o Obiang n’apprécie pas que ses plus proches collaborateurs montrent le mauvais exemple aux militants censés se ranger derrière les décisions des responsables du parti.
Pourtant, à en croire certains, le mal serait profond. En réalité, le président de DN ferait payer à Jean Ping sa «trahison». L’ancien président de la commission de l’Union africaine n’aurait pas tenu toutes ses promesses à son endroit : faire de lui le Premier ministre en cas de victoire à l’élection présidentielle, finalement adressée à Casimir Oye Mba, et lui octroyer une somme de 50 millions de francs pour son soutien, pour ne lui verser que 34 millions. Visiblement décidé à se rapprocher d’Ali Bongo, René Ndemezo’o Obiang veut ainsi se débarrasser de tous ses liens avec Jean Ping.
Au sein de l’opposition l’attitude du responsable politique n’étonne que moyennement. Et si, au cours d’une sortie en octobre dernier le président de DN avait affirmé qu’«il n’existe aucun lien organique entre Jean Ping et Démocratie nouvelle», à l’Union du peuple gabonais (UPG-loyaliste), on lui répond que la politique n’a rien de commun avec les aspirations personnelles. «Que Monsieur Ndemezo’o se rassure sur le fait que pour faire avancer notre cause commune, notre croyance pour la Nation n’a jamais tenu à des gadgets», a posté sur Facebook Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, le président dudit parti, un des soutiens actuels de Jean Ping.