En comparaison aux six premiers mois de l’année 2015, elles sont en chute de 24,5%.
La situation des caisses de l’Etat au premier semestre de l’exercice en cours inquiète. Sur les recettes attendues, le tableau de bord affiche le montant de 751 milliards de Fcfa. Celles-ci sont en baisse de 243 milliards de Fcfa par rapport à l’exercice 2015 où elles ont plafonné à 994 milliards de Fcfa à la même période. Soit un taux d’exécution budgétaire de 36%.
Dans le détail, les recettes pétrolières diminuent de près de 60% et s’établissent à 159,2 milliards de Fcfa, les recettes hors-pétrole affichent 524,8 milliards de Fcfa, soit une baisse de 8,7% par rapport à l’exercice 2015. S’agissant de la baisse des revenus pétroliers, la note de conjoncture explique que «toutes les composantes sont en baisse : la redevance minière proportionnelle (-25,8%), les transferts à Sogara (-75,2%) et les autres recettes (-31,3%). D’une manière globale, la baisse des recettes pétrolières s’explique par la chute des prix du pétrole (-32,8%) au premier semestre 2016, en dépit de la quasi-stabilité de la production pétrolière sur la période».
Le repli des recettes non pétrolières est la conséquence de la diminution de la collecte des droits de douane (-18%) et de l’impôt sur les sociétés (-39%). «D’une manière globale, la contraction de 8,7% des recettes s’explique par le ralentissement de l’activité économique par rapport à 2015 (commerce, services y compris dans le secteur pétrolier) et du maintien des mesures dérogatoires en faveur de certains contribuables (exonérations des indemnités de rupture de contrat de travail, exonération de certains marchés publics, et les exonérations discrétionnaires, etc…) aussi bien dans la fiscalité intérieure que de porte», relève la note.
Les comptes spéciaux, en augmentation de 26 milliards de Fcfa cet exercice, apportent l’unique satisfaction de ce sombre tableau. L’an dernier, ils affichaient 41 milliards de Fcfa ; cette année à la même période, ils plafonnent à 67 milliards de Fcfa soit une hausse de 63,4%.
Au niveau des dépenses, l’on enregistrement de près de 6% au cours des six premiers mis de l’année. Elles s’établissent à 883 milliards de Fcfa contre 834,5 milliards de Fcfa. Quant aux dépenses hors paiement des intérêts, encore appelées dépenses primaires constituées des dépenses de fonctionnement, des dépenses d’investissement et des autres dépenses, elles affichent un accroissement de plus de 3% à 789 milliards de Fcfa. Le détail renseigne sur le niveau d’exécution des dépenses de fonctionnement. En effet, alors qu’elles ont été budgétisées à 1 401,2 milliards de Fcfa dans la loi de finances 2016, elles ont été exécutées à hauteur de 575,6 milliards de FCFA au premier semestre, soit un taux d’exécution de 41,1%.
Les dépenses de personnel à savoir la solde permanente, la main d’œuvre non permanente ainsi que le paiement de la prime d’incitation à la performance ont été exécutées à hauteur de 332 milliards de Fcfa. Elles affichent une progression de 2,6%. Les dépenses sur les biens et services se sont établies à 116,4 milliards de FCFA au premier semestre 2016, soit un taux d’exécution de 36,4%.
Quant aux dépenses d’investissement, elles sont en net recul du fait de la faible mobilisation des financements sur ressources propres (-39,9%). Au terme des six premiers mois de l’année, elles ont replié de 13,7% et s’établissent à près de 170 milliards de Fcfa. Au final, l’exécution budgétaire pour les six premiers mois de l’année fait ressortir des déficits importants au niveau des soldes primaire, base engagement et base caisse. Le récapitulatif fait observer que «le solde primaire a affiché un déficit de 35,9 milliards de Fcfa contre un excédent de 232,9 milliards de FCFA à la même période en 2015». Pour ce qui est du solde base engagement, incluant la charge de la dette publique, il s’est établi à -132,6 milliards de Fcfa à fin juin 2016 contre un excédent de 159,8 milliards de Fcfa un exercice auparavant. Le déficit budgétaire base caisse s’est établi à 312 milliards de Fcfa au premier semestre 2016 contre un excédent de 13,2 milliards de FCFA à la même période en 2015.