À cinq jours de la fin mars, mois retenu pour abriter la deuxième édition du Carnaval «tout feu tout flamme» de Libreville, le silence au tour des préparatifs de cette rencontre culturelle destiné à valoriser le riche patrimoine naturel national, promouvoir la culture et la diversité, semble bien entretenu et suscite des interrogations.
À l’opposé de sa toute première édition, plutôt réussie et qui s’est caractérisée par une opération de communication pour sa promotion, le deuxième jet du Carnaval international de Libreville a choisi de se préparer dans la stricte discrétion, sans tapage ni annonce. Au point que le public, au sein duquel cet évènement avait suscité bien de débats, se demande s’il aura bien lieu.
En effet, après avoir été institué par un décret adopté en conseil des ministres, le 11 avril 2013, et annoncé le 10 décembre de la même année, la deuxième édition du Carnaval de Libreville placé sous le thème de «la nature», n’a plus donné de ses nouvelles et l’on est à moins d’une semaine de sa tenue officielle.
Après la forte controverse autour de la première édition, notamment pour ce qu’elle aurait pu coûter au Gabon, le gouvernement aurait-il décidé de surseoir le projet pour cette année ? On sait en effet qu’une première édition non-organisée en 2012 était mentionnée dans le budget de l’Etat pour 120 millions de francs CFA et que pour l’édition organisée l’année dernière, les budgets des deux années avaient été compilés, portant ainsi le montant de cette «première» réelle édition à 240 millions de francs CFA, selon des sources proches du dossier. Un budget que Gabonreview trouvait bien riquiqui dans un pays où l’unité de compte est devenue le milliard de francs CFA et dans lequel l’organisation du concours musical, les «Balafons Gabon Music Awards», mobilisait 800 millions de francs CFA. Loin de nous l’idée de suggérer l’augmentation du budget de ce carnaval qui devrait encore convier des danseuses en provenance du Brésil, pays où le seul budget d’une école de samba devant participer au carnaval de Rio peut monter jusqu’à 4 millions de dollars (2 milliards de francs CFA). Mais des questions fusent au regard du blackout sur cet évènement adopté par le gouvernement gabonais.
Se serait-on pris en retard par rapport à l’organisation ? Le budget pour l’organisation n’aurait-il pas été positionné ? Le CIL serait-il mort-né ? Mais surtout quel est le coût réel de cette opération ? Voilà les questions que se pose la population gabonaise qui attend de jubiler au rythme de la Samba brésilienne ou de s’en chagriner du fait des fantasmes sur son budget.
L’affirmative à l’une de ces interrogations de du public qui a encore en mémoire la prestation, l’année dernière, de l’école de danse brésilienne, Beija-Flor de Nilopolis, contrarierait le vœu du président Ali Bongo Ondimba de voir cette manifestation renforcer l’offre culturelle de la ville de Libreville conformément à son Plan stratégique Gabon émergent.