L’Agence française de développement (AFD) a octroyé au Gabon 100 milliards de francs CFA pour la résorption du déficit de salles de classe à Libreville et à Port-Gentil. Le chargé d’Etudes secteur privé et financier de l’AFD qui revient avec Gabonreview sur les contours de cette convention de financement.
Gabonreview : L’AFD vient d’apporter un appui financier de 100 milliards de francs CFA au secteur de l’Education nationale au Gabon. Pouvez-vous nous donner plus de précisions ?
Fred Ntoutoume : Il s’agit d’une convention de financement signée entre l’Etat gabonais et l’AFD le 22 mars 2016. Cette convention porte sur un prêt à l’Etat gabonais d’un montant de 154 millions d’Euros, soit environ 100 milliards francs CFA. Ce montant est un prêt dont la maturité s’étale sur du long-terme (17 ans), avec une période de différer.
A quoi va servir concrètement ce financement ?
Cette convention de financement vise la construction de neuf collèges et huit établissements primaires, répartis entre Libreville et Port-Gentil. Une partie du financement est prévue pour agrandir des établissements existants et pour appuyer les politiques éducatives du Gabon, notamment en matière de gestion des personnels enseignants (planification des Ressources humaines (RH), formation,..), de lutte contre les violences en milieu scolaire, etc.
Quels sont les mécanismes mis en place pour surveiller son utilisation et éviter d’éventuelles déperditions ?
Il y aura des paiements directs aux entreprises pour 97% du prêt. Les procédures bancaires de l’AFD (valables dans nos 70 pays d’intervention) prévoient 2 types de versement : les versements directs aux fournisseurs et les caisses d’avance. L’AFD paiera directement les entreprises sur présentation des factures validées par les maitres d’œuvre (architectes chargés du suivi des travaux) et par les services gabonais compétents (ANGTI, DG Dette). Environ 97% de ce financement sera décaissé selon cette modalité de versement direct aux entreprises.
Ensuite, il y a les Caisses d’avance renouvelées après justification de la précédente caisse. Les caisses d’avance mises à la disposition de l’Unité de gestion du projet (UGP) logée au ministère de l’Education nationale, ne représentent que 3% environ de l’enveloppe, répartie sur les 6 ans du projet. Ces caisses d’avance qui servent à assurer le suivi du projet du côté du maître d’ouvrage (salaires des personnels de l’UGP, électricité, téléphone, loyer, fournitures de bureau,..) ne sont renouvelées qu’après justification de la précédente caisse.
On a enfin un des audits annuels obligatoires sur les comptes du projet. Ces audits annuels effectués par des cabinets aux standards internationaux sont prévus dans le cadre de cette convention de financement.