Au premier semestre 2016, les secteurs de l’économie gabonaise ont affiché des performances en demi-teinte qui trahissent la morosité de l’activité.
Le secteur primaire dont dépend encore fortement l’économie gabonaise a été fortement troublé par des contreperformances qui rejaillissent sur la santé des finances publiques. Ainsi en dehors de l’exploitation forestière qui connaît depuis 2013 une croissance positive de ses activités, le pétrole, le manganèse, l’or, l’agriculture, l’élevage et l’exploitation de l’hévéa ont connu au premier semestre 2016 une courbe ascendante de leurs activités.
Dans le détail, le pétrole qui a eu une production de plus de 5 millions de tonnes, soit un peu plus de 42 millions de barils, affiche une baisse de 13 000 tonnes, soit 0,2% par rapport à l’exercice 2015. D’après la note de conjoncture de juillet, «cette diminution est liée aux contre-performances sur les puits opérés par Shell, Perenco, Addax et CNRI, sous l’effet des problèmes techniques rencontrés, et du déclin naturel des champs matures. Cependant, poursuit la note de conjoncture, les bons résultats enregistrés par Total, Vaalco, Maurel & Prom et Sino Gabon ont permis d’atténuer cette baisse». Par contre, sur la même période les exportations ont augmenté de 1,4%, tandis que le prix de vente des bruts gabonais est passé de 53, 7 dollars en 2015 à 36 dollars au cours des six premiers mois de l’année. Ce qui fait une dégradation de 32% du prix.
Quant au gaz naturel, il affiche une progression de 14% de sa production sur la période sous revue. L’on est ainsi parti de 247 669 mille m3 en 2015 à 282 366 m3. Ce secteur des hydrocarbures a également connu une hausse du prix de vente de la tonne, en augmentation de 50%. Une autre matière première qui a connu une baisse de production, c’est le manganèse. La production nationale de minerai et d’agglomérés de manganèse a chuté de 25,7% à 1,5 million de tonnes à fin juin 2016.
«Cette situation a induit une baisse de 14,5% des quantités vendues de manganèse à 1,3 millions de tonnes», explique-t-on dans la note. Par voie de conséquence, poursuit-on dans le document, le chiffre d’affaires de la filière s’est replié de 23,1% pour se situer à 124 milliards de Fcfa. Cela en raison de la baisse des cours du manganèse en chute de 16,1% au cours de la période sous revue (soit 2,91 USD/dmtu en moyenne au premier semestre 2016 contre 3,47 USD/dmtu au premier semestre 2015). Toutefois, compte tenu de la bonne tenue des cours au second semestre du fait de la réduction de production observée sur le plan mondial, la filière devrait connaître de meilleurs jours d’ici la fin de l’exercice.
L’exploitation de l’or est également en chute de 60 kilogrammes. En 2015 à la même période, cette matière première affichait 663 kilogrammes contre 602 kilogrammes cette année au premier semestre. Une chute qui induit une baisse du chiffre d’affaires passé de 11, 685 milliards de Fcfa à 10, 319 milliards de Fcfa.
Dans le secteur secondaire, la contreperformance vient du BTP et de certaines filières agroalimentaires notamment la production sucrière et les huiles. L’industrie du bois, l’industrie de transformation, le raffinage, l’agroalimentaire et les boissons connaissent une progression de leurs activités. Le secteur connaît aussi un effondrement de la production. Les transports, le commerce, les services rendus aux entreprises etc., sont en chute libre. En dehors des télécommunications, la vente de véhicules industriels, l’hôtellerie, la restauration et les produits pharmaceutiques, qui ont enregistré des résultats positifs au cours de la période sous revue ; qui sont en hausse constante, le secteur tertiaire connaît des résultats contrastés.
Toutefois, «les activités financières ont connu des fortunes diverses. Ainsi, à fin juin 2016, le total agrégé du bilan des banques est en hausse du fait de l’accroissement des crédits nets. De même, les établissements de microfinance ont enregistré des performances intéressantes». A contrario, le secteur des assurances a poursuivi son mouvement baissier déjà observé au quatrième trimestre 2015. Cette branche subit les effets du contexte économique difficile. «Suivant la même tendance, les établissements financiers ont enregistré un recul de leurs ressources et des emplois », conclut le rapport.