Alors que le Procureur de la République Sidonie Flore Ouwé avait annoncé l’année dernière le lancement de poursuites judiciaires à l’encontre des entreprises soupçonnées du détournement de fonds publics alloués à l’organisation des fêtes tournantes entre 2003 et 2009, les avancées notoires dans ce dossier se font toujours attendre.
La justice gabonaise aurait-elle décidé de faire machine arrière dans l'affaire dite ‘’des fêtes tournantes? De nombreux Gabonais se posent la question en raison du silence prolongé des autorités judiciaires quant à l'évolution de ce dossier ayant fait état des abus dont a été victime l'Etat. En effet de fortes sommes d’argent public avaient été détournées dans la réalisation des chantiers relatifs aux fêtes tournantes initiées par le défunt président Omar Bongo Ondimba entre 2003 et 2009, en vue de permettre un développement harmonieux des villes de provinces.
Hormis quelques déclarations officielles et l'audition de Hachem Lemami, un entrepreneur libanais qui avait été mis en détention préventive au motif qu'il n’aurait pas honoré le contrat pour lequel il avait bénéficié de plusieurs milliards de francs CFA, l'opinion publique s'étonne de ce que depuis novembre 2013 ce dossier ait peu évolué. Ce, malgré les assurances données par le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, de faire toute la lumière sur le dossier.
« Il est apparu important de faire le point sur les enquêtes en cours notamment sur ce que le ministère public qualifie de dérive financière de l’argent du contribuable gabonais. Ces fonds ont été décaissés lors des fêtes tournantes pour des projets précis mais ont été utilisés à d’autres fins avec la complicité présumée des cadres et hauts fonctionnaires de la haute administration.
(…) Après une première vague d’investigations, le ministère public a insuffisamment établi les responsabilités des premières personnes mises en cause. Raison pour laquelle une information judiciaire supplémentaire a été ouverte pour compléter et ficeler l’accusation» avait indiqué Sidonie Flore Ouwé, lors d'une conférence de mise au point fin novembre 2013.
Qu’en est-il alors de l’état d’avancement des enquêtes menées par les officiers de la police judiciaire qui ont interrogé plusieurs personnes et vérifié sur le terrain la réalisation ou non des projets confiés à des sociétés adjudicataires, en effectuant des visites à Franceville, Ndendé et prochainement à Makokou.
La justice aurait-elle une fois de plus faibli devant l’importance de ce dossier? Comment expliquer ce retard ? Que sont devenus ces hommes et femmes déjà entendus et à quels niveaux de responsabilité se situent-ils dans ce dossier? Autant de questions qui restent en suspens…