Ceux sur qui Ali Bongo Ondimba devait compter par ces temps de vives tensions socio-politiques, semblent lui mettre des bâtons dans les roues et l’empêcher de réaliser son rêve le plus cher, celui de rendre sa dignité tant bafouée au Peuple gabonais, éprouvé par plus d’un demi-siècle de musèlement, marqué par des droits sans cesse ignorés caractérisant l’état de paupérisation qui le gagne chaque jour qui passe. Du temps du père Omar Bongo Ondimba, ce dernier affirmait avoir donné naissance à des roitelets, cela ne l’est peut-être pas moins aujourd’hui, à en juger par les comportements que nous n’aurons de cesse de décrier de certains responsables parmi lesquels ceux qui ont la vie de plusieurs Gabonais entre leurs mains. Il ne nous reste plus qu’à vous conseiller de lire pour vous en convaincre.
L’opinion nationale et internationale sont toutes deux aujourd’hui renseignées sur ce que vivent les agents d’Africa N°I, la radio africaine, pour qu’elles ne prennent pas fait et cause pour ces derniers qui ont eu le seul tort de vouloir servir l’Afrique avec abnégation et fierté, histoire de lui redonner les quelques lettres de noblesse qu’elle avait perdus, parce que desservie par des médias occidentaux, champions de la caricature. Peut-être le rééquilibrage de l’information ne plait-il pas à tous, cependant, ce fut bien l’une des raisons principales qui militèrent en faveur de son lancement.
C’est connu, à Africa N°I, point de propagande, mais respect scrupuleux des règles déontologiques et éthiques, ce qui peut vexer une certaine presse occidentale éprouvant parfois bien du mal, comme vécu pendant les années 90 face à la « radio faite par les Africains pour les Africains » à soutenir la concurrence, malgré les moyens colossaux dont elle dispose et en dépit du soutien diplomatique qui est le sien de par le monde. Est-ce la raison pour laquelle son personnel paie ces temps derniers le lourd tribut de leur professionnalisme ? L’on pourrait l’affirmer au vu du traitement qui est le leur depuis 2008, année où la radio a été rachetée par la Libye, car rien, mais alors rien du tout, ne leur est expliqué pour leur permettre, soit d’attendre un éventuel redéploiement, soit de vivre, pour certains d’entre eux, un plan social-bis, après celui connu en 2008. Tous les jours que Dieu fait transportent leur cortège de malheurs, faisant de beaucoup d’entre eux des sans-abris, hypertendus, quémandeurs, pour ne pas dire simplement des va-nu-pieds.
Ce qui contraste bien avec la vision qui est celle du chef d’Etat gabonais de n’être heureux que lorsque ses compatriotes le seront. Le comble, c’est que ces derniers viennent s’ajouter à une liste déjà longue de nécessiteux, par la faute de quelques compatriotes zélés, peut-être parce qu’ils ont reçu mission de se comporter de la sorte vis-à-vis d’eux, à moins que le contraire nous soit prouvé. Comment en effet admettre « in cauda venenum est » : comme quoi « c’est dans la queue qu’il y a le venin », allusion au scorpion, que deux personnes commises au « redressement » d’Africa N°I, l’une de manière directe et l’autre de façon indirecte, le Syndic judiciaire, Maître Gondeth-Marc Bibang, et le Contrôleur financier au Ministère de l’Economie, Christian Mboulou, en soient à traiter le dossier Africa N°I de manière assez opaque, allant même jusqu’à reléguer au second plan ce qu’il pourrait advenir de l’image non seulement de la radio, mais aussi du pays, si et seulement si, avec tous les membres de la Fédération des Syndicats de la Communication, de la Culture et des Arts, Synapap, le « Tam-Tam africain » se lançait dans une grève illimitée, pour n’avoir pas été entendu à temps et avoir vu ses doléances, du reste ses droits, être prises au sérieux par ceux à qui il incombe de trouver solutions aux problèmes qui le mine.
Du côté du Syndic qui ne répond presque plus aux appels téléphoniques depuis qu’il lui a été reversé le budget mensuel de fonctionnement aux dires de plus d’un, le travail qui devait solliciter le concours de tous, y compris des partenaires sociaux, ce pourquoi une concertation à venir avait été annoncée lors de la réunion de Direction élargie auxdits partenaires sociaux mardi 11 octobre 2016, se fait en catimini, on parle d’échanges secrets de courriers avec la tutelle, sachant que, lui, insiste pour que l’option de la liquidation soit retenue, en dépit des affirmations officielles faisant état d’un redressement en respect de la volonté affichée par Ali Bongo Ondimba et une bonne partie des membres du gouvernement Issoze-Ngondet. La Direction générale de la radio est dans l’expectative, elle, qui continue d’attendre le courrier la convoquant avec les partenaires sociaux aux discussions sur l’avenir d’Africa N°I.
En ce qui concerne le Contrôleur financier suscité, Christian Mboulou, entre les mains de qui se trouvent actuellement les états de salaires des mois d’août et septembre 2016, il n’a pas daigné réagir au courrier daté du 30 novembre 2016, relatif au préavis de grève que lancent les adhérents de la Fédération des Syndicats de la Communication, de la Culture et des Arts, Synapap. Il a plutôt refusé de porter la mention « accusé de réception » à la correspondance dont il a reçu copie, selon les consignes données aux services des chargés d’études. D’où les interrogations qui défilent dans la tête de tout un chacun à Africa N°I où l’on se demande avec insistance à quel saint se vouer, alors que la crise que traverse la radio et les agents est suffisamment éloquente pour que l’on ne s’apitoie pas sur leur sort. Faute de conjuguer avec les anges, il faut sans doute s’en référer au père, mais comment ?