Annoncée dans un premier temps pour la mi-novembre, puis reporté pour le début du mois de décembre, la présentation du rapport de Mission d’observation électorale de l’Union européenne au Gabon (MOE-UE) a une nouvelle fois été reportée…à la demande des autorités gabonaises.
Le rapport de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE-UE) sur l’élection présidentielle du 27 août 2016 au Gabon ne sera pas connu avant le 12 décembre 2016. L’information a été rendue publique dans l’après-midi du 4 décembre sur le compte Twitter de ladite mission. Une décision faisant «suite à la demande des autorités gabonaises», a justifié la MOE-EU, disant avoir été informée de cette requête seulement «à la dernière minute», alors que leur séjour au Gabon était annoncé du 5 au 7 décembre.
Au Gabon, ce nouveau report passe mal. Et sur les réseaux sociaux, certains n’ont pas manqué d’exprimer des doutes et des inquiétudes quant au contenu de ce rapport et l’implication des autorités gabonaises dans sa conception. Beaucoup n’ont pas compris que sa présentation soit autant reportée, alors que certains, au sein de la MOE-EU, à l’instar de Josef Leinen, le chef de la délégation du Parlement européen pendant la dernière élection présidentielle au Gabon, ont reconnu l’urgence d’établir «la vérité» sur le déroulement du scrutin. Une partie de l’opinion doute désormais de l’impartialité de la Mission, qui s’est défendue, en justifiant l’acceptation de la demande des autorités gabonaises par sa «volonté de pouvoir présenter le rapport à toutes les parties gabonaises». L’objectif : «coopérer avec tous les Gabonais vers un processus de démocratisation inclusif».
Finalisé il y a quelques semaines, le rapport de la MOE-UE est vivement attendu par le pouvoir en place à Libreville, qui espère que la victoire d’Ali Bongo ne soit pas une nouvelle fois entachée de doutes de la part des observateurs européens. Au sein de l’opposition, notamment dans le camp de Jean Ping, qui continue de se présenter comme le véritable vainqueur du scrutin, l’on compte sur ce rapport pour «confirmer» ses prétentions. Reportée plus d’une fois, la présentation du précieux document devrait encore attendre.