Au sortir de la rencontre entre les représentants de 11 partis de l’opposition, conduits par Réné Ndemezo Obiang et Thierry Dargendieu Kombila, et le Premier Ministre Emmanuel Issoze-Ngondet, rien ne semble acquis pour le pouvoir. Les préalables posés par cette cohorte de partis pourraient faire l’objet d’un blocage des faucons du « parti de masse ».
Un bras de fer, semble-t-il, est à prévoir entre les jeunes faucons du pouvoir et les opposants qui ont accepté de taire la contestation. Conduite par deux baroudeurs, jadis proche d’Ali Bongo, Réné Ndemozo Obiang et Thierry Dargendieu Kombila, l’opposition pose de nombreux préalables avant toute participation à cette grand-messe voulue par Ali Bongo Ondimba. Si quelques préalables peuvent passer comme lettre à la poste, d’autres par contre vont susciter des débats très houleux telle que l’identification des victimes des violences post-électorales.
Une commission paritaire (majorité-opposition) pour identifier ces victimes pourrait mettre en doute les déclarations du Gouvernement sur le chiffre exact des morts suite à la contestation des résultats de la dernière présidentielle. Une situation qui auprès de la Cour Pénal Internationale (CPI) pourrait largement défavoriser le pouvoir et confirmer la thèse du camp Ping qui jusque-là conteste le bilan de la répression communiqué par le Gouvernement. ‘’Un médiateur international’’ est exigé pour conduire le dialogue. Le pouvoir serait-il prêt à accepter un médiateur de l’Union Européenne ou des Nations-Unies ou l’opposition sera-t-elle prête à accepter un médiateur de l’Union Africaine sachant sa position toujours tranchée (en faveur des pouvoirs en place) ?
Le toilettage des institutions de la République
Les opposants ont en ligne de mire la Cour Constitutionnelle et la CENAP. Deux institutions dont la neutralité est sujette à caution par la présence à la tête de la Cour constitutionnelle, de Marie Madeleine Mbourantsou, dont les liens de parenté avec l’actuel Président de la République sont avérés. Une équation difficile pour le pouvoir. Et déjà certains Pédégistes y voient un subtil piège du Faucon de Bitam, (Ndlr : René Ndemezo’Obiang). « Si les préalables sur la libération des détenus politiques, le recensement des personnes ayant perdu des biens privés, la refonte de la constitution (qui est déjà un acquis) et un engagement pré-discussions d’appliquer la totalité des résolutions issue du dialogue sont accessibles, reste que certains points évoqués par nos amis de l’opposition sont, à mon point de vu, assez subtilement amenés. A ceux qui ont la charge de nous représenter, de bien négocier » a déclaré un Pédégiste sous couvert de l’anonymat.
« Ali Bongo a dit qu’il mettait tout sur la table. Il n’est pas question de ruser pour biaiser le dialogue. Pour que ce dialogue soit crédible, il est utile de rechercher des garanties et cela passe par un engagement ferme et rédigé d’Ali Bongo ainsi que la présence de la communauté internationale si possible l’Union Africaine, l’Union Européenne et les Nations-Unies. Les représentants de ces trois grandes institutions pourront attester de la véracité du dialogue ainsi que la garantie de son application » a déclaré Hubert Boupinga Gnama, opposant proche de Démocratie Nouvelle.