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Gambie : le dictateur Yahya Jammeh chute par les urnes
Publié le dimanche 4 decembre 2016  |  Gabon Actu
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Le désormais ancien chef de l’Etat gambien Yahya Jammeh, au pouvoir depuis 22 ans, a chuté vendredi par les urnes en reconnaissant lui-même sa propre défaite dans un discours à la télévision d’Etat qu’il avait verrouillé durant son long règne.

Jammeh a non seulement reconnu sa défaite mais aussi appelé son adversaire le candidat d’une coalition d’opposition, Adama Barrow pour le féliciter pour sa victoire.

Le dictateur a ainsi offert à son peuple « sa tête » comme cadeau de noël. Pas si étonnant de voir le peuple gambien descendre dans la rue pour crier, danser bref fêter sa libération soudaine et inattendue. Certains ont même parlé de révolution dans un pays où tout était verrouillé, cadenassé par le pouvoir et ses auxiliaires.

La France a eu son séisme avec la capitulation de François Hollande, résigné à briguer un second mandat perdu d’avance suite aux multiples déchirures dans sa famille politique mais aussi au grand désamour des français sur sa politique.

L’Afrique vient aussi d’enregistrer son « tsunami » qui fera école. Jammeh a donc jeté l’éponge laissant désemparés ses principaux soutiens notamment l’armée qui l’obéissait au moindre clin d’œil. Il a décidé de retourner s’occuper de sa ferme dans son village natal à Kanilai.

Petit lieutenant, il accède au pouvoir à la faveur d’un coup d’État le 22 juillet 1994, qui renverse Dawda Jawara qui dirigeait le pays depuis l’indépendance. Jammeh a été élu pour la première fois en 1996. Il a ensuite installé dans son pays de 2 millions d’habitants une dictature qui a poussé à l’exile de nombreux compatriotes.

Jammeh est classé comme un prédateur de la liberté de la presse par l’organisation Reporters sans frontières, depuis la promulgation de deux lois, en 2004 et 2005, restreignant cette liberté, ainsi que depuis l’assassinat (non élucidé) du journaliste Deyda Hydara, opposant à Jammeh, en décembre 2004.

Le 28 septembre 2009, Yahya Jammeh menace de mort les défenseurs des droits de l’homme, lors d’une interview à la télévision d’État, accusant ceux qui aideraient ces derniers de vouloir « déstabiliser le pays ».

Alors qu’elle en était membre depuis 1965, la Gambie annonce le 2 octobre 2013 son retrait du Commonwealth, le pays refusant les injonctions du Royaume-Uni au sujet des droits de l’homme alors que le régime du président Jammeh se fait plus autoritaire.

En 2016, en réponse à la demande d’Amnesty International et de Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, que soit ouverte une enquête sur la mort de l’opposant politique Solo Sandeng, Yahya Jammeh déclare : « Ban Ki-moon et Amnesty International peuvent aller en enfer ! Qui sont-ils pour exiger cela ? […] Où est le problème ? Des gens qui meurent en détention ou pendant un interrogatoire, c’est très commun. Personne ne me dira que faire dans mon pays ».

Daniel Etienne & Wikipedia
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