La prescription est du Fonds monétaire international. Il faut dépenser mieux et percevoir plus. Aussi, pour ce dernier volet, le bailleur de fonds qui assure la surveillance multilatérale des économies dans le monde préconise que le Gabon fasse un état des lieux de la nature et du mode d’emploi de la collecte des recettes fiscales.
Car, percevoir davantage implique dans un premier temps, que l’on parvienne à une réduction de l’utilisation généralisée des exonérations fiscales et douanières discrétionnaires, complaisantes et fantaisistes. Car, elles compromettent les recettes globales de l’État et affaiblissent la gouvernance. Pour ce qui concerne le Gabon, plusieurs parlementaires se sont indignés de cette situation lors de la séance d’adoption de la loi des finances en décembre 2015 à l’Assemblée nationale.
Dans un deuxième temps, l’on devra procéder à l’élargissement de l’assiette fiscale question de disposer de ressources fiscales additionnelles. Ce qui, pour une économie traditionnellement rentière et qui tourne le dos à la manne pétrolière, constitue un préalable. Car, selon les experts du Fonds monétaire international, dans la plupart des Etats de la sous-région, les recettes non pétrolières se sont améliorées. Celles-ci devraient afficher une progression par ces temps de baisse des recettes pétrolières.
Mais, pour le Gabon cette perspective déjà actée dans le projet de loi des finances 2017 est un défi pour les deux administrations que sont les Impôts et la douane. Ceci est d’autant plus préoccupant que si les caisses affichent un déficit de 410 milliards de Fcfa avant l’adoption d’un nouveau paradigme fiscal, l’on s’interroge sur la capacité des agents à faire preuve d’efficacité sur le terrain.
Pourtant comme le souligne le Fmi, la mobilisation de recettes intérieures doit tenir compte des importantes questions de fiscalité internationale qui ont une incidence sur l’assiette des impôts liés aux industries extractives. Un poste qui intègre les transferts offshores indirects de droits sur les actifs situés dans les pays en développement à l’instar du Gabon. Au-delà, la mobilisation de recettes fiscales visant à financer les investissements nécessaires à la réalisation des nouveaux objectifs de développement durables, devrait constituer une priorité absolue pour le pays.
La mise en œuvre de cette nouvelle politique fiscale exige d’avoir moins de laxisme, de réclamations et de revendications pécuniaires. Les primes impayées depuis quelques temps, ne sont que la manifestation de la faiblesse des agents à atteindre leurs objectifs. Sinon, celles-ci seraient payées à date. Du coup, payer les primes avec le peu de ressources ramenées du terrain reviendrait à asphyxier un Etat déjà en grande difficulté.