Tout comme le camp Jean Ping et une frange significative de l’opposition, ce leader des Gabonais de France s’oppose formellement à l’organisation des prochaines élections législatives.
Les prochaines élections législatives sont rejetées par une frange importante de l’opposition. Une posture tout aussi adoptée par nombre de Gabonais à l’étranger, dont certains leaders se sont ouvertement prononcés à ce sujet.
C’est le cas de Laurence Ndong qui, dans une vidéo largement relayée sur la toile, s’oppose formellement à l’organisation de ces élections. «Aller aux législatives signifie que celles-ci sont organisées par le même pouvoir que nous considérons illégal et illégitime, qui s’est installé par la fraude, le meurtre et le sang des Gabonais», a déclaré l’ancienne directrice générale adjointe de la promotion de la femme au ministère de la Famille. «Lui reconnaître le droit d’organiser ces élections c’est, à mon sens, le légitimer, d’une part», a-t-elle ajouté.
Enseignant-chercheur, Laurence Ndong a défendu sa position face à ceux qui estiment que ces élections législatives sont une chance de partager le pouvoir. «De quel pouvoir parle-t-on ? Et avec qui ?», a-t-elle interrogé. Selon elle, le découpage électoral est déjà en faveur du Parti démocratique gabonais (PDG), en plus du fait que les institutions gérant ces élections sont à la solde du parti au pouvoir. «Comment croire que celui qui vient de fouler au pied nos bulletins de vote à l’élection présidentielle, puisse les respecter aux élections législatives ?», a-t-elle demandé une nouvelle fois.
Elle s’oppose également à ceux qui pensent que l’opposition a des chances de remporter les prochaines législatives. «Supposons un seul instant que nous remportions ces législatives, quel scénario aurions-nous ? Un premier ministre de l’opposition ? Avec Ali Bongo président ? N’est-ce pas ce pour quoi nous nous sommes battus ? Les morts postélectoraux, n’ont-ils pas donné leur vie parce qu’ils ne voulaient plus d’Ali Bongo comme président ?», a-t-elle argumenté.
Pour elle, il ne fait aucun doute que aller aux élections législatives, c’est accepter de s’asseoir sur une chaise avec comme interlocuteur Ali Bongo. «Et donc, c’est le légitimer lui et son pouvoir. Notre objectif, aujourd’hui, n’est pas de nous asseoir sur une chaise en face du pouvoir, mais plutôt de scier la chaise sur laquelle est assis ce pouvoir. Et ainsi le renverser et rendre ce pouvoir à celui qui a été élu par le peuple», a déclaré Laurence Ndong.
En gros, pour Laurence Ndong, il n’est pas question d’aller aux élections législatives, mais d’empêcher qu’elles aient lieu. «Et tant que Jean Ping n’est pas installé au pouvoir, nous devons mener des actions de boycott de ce pouvoir, pour montrer qu’il est illégitime et que nous le rejetons», a-t-elle réitéré, avant de lancer : «Il y aura un dialogue de réconciliation nationale lorsqu’il sera installé au pouvoir. Pour l’instant, n’acceptons pas qu’Ali Bongo nous gouverne d’une quelconque manière».
Une position qui traduit certainement celle du collectif des Gabonais d’Aix-Marseille, en France, dont Laurence Ndong est un des porte-voix charismatique. Par ailleurs, cette position s’inscrit en droite ligne avec celle du camp Jean Ping. Celui-ci a fait part de sa décision de ne pas prendre part aux prochaines élections législatives.