Initiée depuis la semaine dernière, l’avance sur le paiement des obligations dues aux entreprises locales apparaît pour certains comme la preuve de l’amélioration de la situation économique et financière de l’Etat.
Au gouvernement, l’initiative dont on ne manque pas de se gargariser est la matérialisation d’une promesse faite par le président de la République dès 2014 : éponger progressivement la dette intérieure de l’Etat. Deux ans après, les prémices de la matérialisation de cette promesse sont enfin perceptibles. Depuis quelques jours, des petites et moyennes entreprises (PME) locales perçoivent les premiers versements de l’argent dû par l’Etat depuis plusieurs années. Pour certains, ce début de paiement serait la preuve que les caisses du pays se portent bien. Et au Comité interministériel d’audit et de certification de la dette intérieure de l’État (CIACDIE), l’affaire est quasiment acquise.
Dans les prochains mois voire dans les semaines qui viennent, l’épurement de la dette intérieure de l’Etat devrait être totalement effective à l’endroit des PME. C’est du moins la nouvelle promesse des autorités gabonaises, faite le 28 novembre par Fabrice Andjoua Bongo Ondimba, le président du CIACDIE. Comme pour tenter une nouvelle relation de confiance avec les responsables d’entreprises, une réunion a été organisée en début de semaine au sein du bâtiment abritant la direction générale du Budget et des Finances publiques. Il s’est notamment agi d’assurer les partenaires économiques de ce que le reste d’argent dû devrait suivre. Seulement, peu de patrons y croient. Certains affirment ne pas avoir été payés pour des travaux réalisés en 2012 dans le cadre de la préparation de la Coupe d’Afrique des nations (Can).
Cependant, d’autres, à l’instar d’Eric Moro Nguema, le vice-président de la Confédération Patronale Gabonaise (CPG), ont dit apprécier ce geste de l’Etat, même s’il s’agit en réalité de «petites avances» versées à une quarantaine d’entreprises. La plupart des patrons ont d’ailleurs accepté le principe d’un paiement par étapes pouvant être défini sur des années si l’Etat s’engage véritablement à tenir ses engagements.
Selon le ministère du Budget et des Comptes publics, au premier trimestre 2016, la dette intérieure de l’Etat était estimée à 200,9 milliards de francs. Le gouvernement souhaite désormais la voir s’abaisser tout au long de ce deuxième mandat d’Ali Bongo.