Le Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNAMG) a déclenché lundi une grève d’avertissement de 15 jours pour protester contre leurs conditions de travail déplorables et le paiement des primes.
« Nous avons décidé de déclencher la grève d’avertissement de 15 jours parce qu’au terme des négociations ouvertes par notre ministre de tutelle suite à notre préavis de grève, nous n’avons rien obtenu », a explique le président du SYNAMG, Germain Nguéma Ella lors d’un point de presse au palais de justice de Libreville.
« La grève concerne tout le pays », a-t-il ajouté précisant que durant toute la période « il n’y aura pas d’audiences car les audiences constituent la partie visible et emblématique du travail des magistrats ».
Plusieurs usagers venus au palais de justice de Libreville ont été refoulés. Toutes les audiences prévues ont été reportée sine die.
Les magistrats réclament des locaux pour les Cours administratives de Franceville et de Port-Gentil où les magistrats ne travaillent pas depuis trois ans par manque de bureaux. Ils réclament aussi des bureaux pour certains de leurs collègues de Libreville.
Le SYNAMG qui regroupe ¾ des magistrats du Gabon déplore que l’Etat ne respecte pas ses propres textes. « La loi prévoit que les robes ou toges sont gratuits pour tous les jeunes magistrats et ceux qui ont évolué en grade. Nous déplorons que tous les magistrats sont obligés de se faire confectionner à leurs frais leurs toges », s’est insurgé M. Nguema Ella.
Autre signe de mépris de la part de l’Etat, les magistrats n’ont pas droit à certaines primes attribuées à d’autres fonctionnaires. « Ils veulent nous confiner dans la mendicité, nous ne l’acceptons plus », a hurlé le président du SYNAMG.
Le Gouvernement n’a pas officiellement réagi. En juin dernier, les magistrats avaient déjà observé une grève de deux jours. Ils avaient improvisé une marche en tenue de travail ce qui avait choqué l’opinion.