Face aux différents indicateurs économiques à plus ou moins favorables sur son climat des affaires, le Gabon se prépare à la tenue de son premier Haut conseil pour l’investissement (HCI) en vue de faciliter davantage les affaires.
L’annonce a été faite par Madeleine Berre, ministre de la Promotion des investissements privés, du commerce, du tourisme et de l'industrie, à la faveur des assises du Club Afrique développement (CAD), organisées sous l’égide de l’Union gabonaise de banque (UGB), portant sur la promotion des investissements et le développement du commerce extérieur au Gabon, le 25 novembre dernier.
Créé pour être un véritable cadre de concertation et de dialogue public-privé, le Haut conseil pour l’investissement devrait aussi et surtout impulser des actions visant à encourager et à assainir l’environnement des affaires au Gabon, en spécifiant les priorités pour l’essor du secteur privé.
L’objectif visé par les autorités gabonaises, à travers cette réforme, est de parvenir à créer une entreprise en 48 heures au Gabon et de mieux accompagner les opérateurs économiques dans leurs investissements.
Selon de nombreux observateurs, cette initiative arrive à point nommé. Car, elle vient ainsi répondre aux manquements observés par le pays, dans le récent classement Doing Business, qui mesure la réglementation des affaires et son application effective, publié par la Banque mondiale.
En effet, si le classement Doing Business 2017 place le Gabon en tête des pays de la CEMAC, il n’en demeure pas moins vrai que le pays d’Ali Bongo a encore beaucoup d’efforts à fournir dans le sens de l’amélioration de son climat des affaires. Ses positions à la 36e place continentale et à la 164e mondiale, avec un score de 45.88, sur les 190 pays listés, témoignent du déficit de rigueur dans la politique de promotion des investissements ainsi que la présence de nombreux écueils qui écument encore l’univers entrepreneurial.
Sur les 9 domaines pris en compte par la Banque mondiale pour réaliser ce classement, le Gabon a observé une chute sur huit critères, et maintenu un statu quo sur le seul secteur relevant du transfert de propriété. La contre-performance la plus marquante a été notée dans le domaine de la création d’entreprises.
De la création d’entreprise au règlement de l'insolvabilité, la Gabon a partout perdu du terrain. Par contre, dans les secteurs de la protection des investisseurs minoritaires, du paiement des taxes et impôts et du commerce transfrontalier, la méforme été moins douloureuse. Le pays ayant juste perdu un point dans ces différents paliers.
S’agissant justement de la protection des investisseurs minoritaires, le Gabon passe de la 157e place à la 158e avec un score de 38.33, tout comme au niveau du paiement des taxes et impôts, où il passe de la 160e place à la 161e et obtient un indice de 53.00.
Au niveau du commerce transfrontalier, la situation est quasi identique. Le schéma est également similaire, mais avec une contreperformance plus poussée, en matière d’exécution des contrats. Dans ce domaine, la Gabon passe de la 172e place à la 177e, soit un recul de 5 places avec un indice de 32.84.
Même en matière de raccordement à l’électricité, les comptes restent plus ou moins acceptables. Doing Business 2017 relègue le Gabon à la 158e place, avec un indice de 47.05, soit une chute par rapport à la 154e occupée l’an dernier avec un indice de 46.97. En matière d’obtention d’un permis de construire, la note est également salée. A ce niveau, le Gabon passe de la 164e place à la 167e place, soit une régression de 3 places avec un indice de 53.33.
C’est donc dire que le Haut conseil d’investissements est attendu avec beaucoup d’espoirs. Ce, afin qu’il vienne impulser une nouvelle dynamique et un regain de sérénité, sur le climat des affaires, gage de prospérité et de promotion pour les investissements dans un pays.