Depuis plusieurs semaines, les agents du ministère des Eaux et Forêts ont lancé une grève dite «d’usure» suite au silence que leur opposent depuis de longs mois le ministre et la direction générale dudit ministère. Primes, moyens de locomotion, départ du SG du ministère sont autant de points sur lesquels se fonde la grève.
Alors qu’ils avaient lancé leur mouvement de grève depuis plusieurs semaines déjà, les agents du ministère des Eaux et Forêt, réunis pour la plupart au sein du Syndicat national des professionnels des eaux et forêts (Synapef), ont marqué une courte pause le vendredi 14 mars dernier, à l’occasion d’une rencontre avec le Premier ministre, en présence de Noël Nelson Messone, le nouveau ministre de ce département. Si malgré cet entretien tenu avec le responsable du Synapef, le ton n’est toujours pas descendu au boulevard Triomphal Omar Bongo, c’est que rien ou presque n’a encore été fait pour convaincre les agents grévistes de revenir à de meilleurs sentiments.
Au début de leur mouvement de grève, il y a un mois, les agents des Eaux et Forêts revendiquaient la prise en compte des différents points inscrits dans le cahier des charges que le Synapef avait déposé sur les tables de l’ancien ministre et du directeur général de l’institution. Mais plusieurs mois se seraient écoulés sans qu’aucune réponse ne leur soit donnée par les différents responsables interpellés. «Nous avons déposé un cahier de charges depuis longtemps chez le ministre et le SG, mais rien n’a été fait. Ils s’accusent même comme des enfants de n’avoir pas reçu ce cahier de charges. Or, nos revendications portaient, avant la mesure du président de la République, sur l’augmentation de nos primes. Comment pouvez-vous comprendre qu’un agent du ministère des Finances au même grade que vous, touche plus gros que vous et vous nargue avec ses voitures et ses maisons ? Nous avons soumis ce point à l’ancien Premier ministre. Rien n’a été fait. On demandait aussi des bureaux et un meilleur cadre de travail pour nous et les nouvelles promotions dont la plupart est obligé de s’asseoir à la maison», a déclaré à Gabonreview, un des agents en faction devant le ministère, sous le couvert de l’anonymat.
Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé que la situation des Eaux et Forêts est demeurée la même depuis leur rencontre du 14 mars 2014 avec Daniel Ona Ondo et leur ministre de tutelle. Interrogé sur la question l’un des responsables ayant lui aussi requis l’anonymat a expliqué : «Si nous maintenons le piquet, c’est parce que rien de concret n’a encore été fait après la rencontre avec le Premier ministre. Je reconnais que des choses sont en train d’être faites dans le sens du rétablissement de notre situation, mais le piquet est un moyen de pression et une preuve de notre détermination. C’est également la raison pour laquelle nous ne multiplions pas les interventions dans les médias : pour ne pas gâcher les cartouches et nous faire réprimander par la tutelle.»
Par ailleurs, en plus des revendications liées à la climatisation centrale et à la réhabilitation de l’aquarium géant au sein du bâtiment ministériel, la dotation en véhicules de fonction, un meilleur suivi des recettes issues des contrôles et l’augmentation du budget annuel de l’institution, les agents grévistes ont dit inclure dans leurs nouvelles revendications le départ de Raymond Okinda, secrétaire général du ministère des Eaux et Forêts, récemment nommé à ce poste et qui fait déjà l’objet de plusieurs critiques en rapport avec la gestion des fonds dudit ministère.