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PDG: le malaise de fond en comble ?
Publié le mardi 25 mars 2014   |  Gabon Review


Les
© Autre presse par DR
Les PDGistes de l’Estuaire en rangs serrés pour la bataille


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Depuis quelques mois, le Parti démocratique gabonais (PDG) semble vivre un malaise qui ne dit pas son nom, à moins que tout ce qui se dit sur les vicissitudes de la formation politique au pouvoir depuis 46 ans, ne soit qu’un ramassis d’affabulations de certains politiciens en manque de stratégies pour se faire remarquer. Penser ainsi serait certainement nier l’évidence, tant le malaise semble profond au regard des démissions enregistrées, des accords, même tacites et non respectés et des «déviances» de certains hommes forts de ce mouvement.

«Panique au PDG», titrait le lundi 24 mars 2014 l’hebdomadaire Echos du Nord parlant d’un PDG en «pleine débandade». A son tour, Nku’u Le messager, le même lundi, titrait : «Anniversaire du PDG et démissions : Ali Bongo flatte les anciens et reste dans la tourmente». Toujours dans la même journée, des articles du journal L’Aube traitent également du parti au pouvoir : «Cacophonie et anarchie au sein du PDG à Ovan (Mvoung) : Noël Messone en pompier de service» ou encore «adhérer au PDG crédibilise, démissionner décrédibilise».

Si l’on ne s’en tient qu’à ces titres, on ne saurait nier l’intérêt singulier accordé par les journalistes de tous bords à cette formation politique. Et pourtant, loin de tout éloge, ces titres s’inscrivent dans une logique de mise à nu ou de dénonciation du malaise qui existerait au sein de cette formation. En réalité, trop de choses et d’autres se disent sur le PDG. Notamment de «dissensions» internes, en sourdine ou en filigrane. Les uns reprochent à leur grand Camarade, par ailleurs président de la République, Ali Bongo Ondimba, le fait de ne «promouvoir qu’une catégorie de militants». En d’autres termes tous «ne bénéficient pas» de l’attention qu’ils méritent. D’autres par contre expliquent qu’une autre catégorie de militants (les émergents), proches du chef de l’Etat, sont «les seuls à faire la pluie et le beau temps. Seules leurs idées et leurs opinions comptent», selon un militant frustré qui considère qu’il y en a «de nombreux militants qui ont intégré le parti après 2009, par opportunisme».

Le malaise au sein du PDG et, partant, dans le Gabon de l’ère Ali Bongo aurait conduit les cadors du PDG tels que Jean Ping et Jacques Adiahénot à quitter le bateau, alors qu’il se raconte que «d’autres hautes personnalités, qui sont actuellement en train de coucher les dernières lignes de leur déclaration de séparation» devraient également rejoindre ces deux premiers dissidents. Autre motif d’offuscation, lors de la célébration du 46e anniversaire du PDG, «la supercherie a été grande» : de nombreux jeunes ayant fait le plein de cette fête ne seraient que des figurants désœuvrés que «le Délégué national, Vivien Pea, a recruté à travers Libreville en leur promettant une récompense de 5000 francs CFA». Pis, certains racontent qu’une autre frange de ces figurants était constituée d’élèves fraichement sortis de classes, avec la complicité des proviseurs, à qui l’on avait remis des tee-shirts en les obligeant de se rendre au lieu de la cérémonie, histoire de gonfler la foule comme lors des grands moments du parti unique.

Autrement dit lors de ce 46e anniversaire, il y eu bien des militants du parti, mais ceux-ci, au final, «n’épousent plus les idéaux du parti». Chacun travaillant activement pour ses propres intérêts, en attendant les prochaines joutes électorales. A ce sujet, un témoin rapporte cette phrase lancée dans les coulisses par des militants arborant pourtant les couleurs du parti : «on fait semblant afin de ne pas perdre le bout de pain qui permet de nourrir sa famille».

Au-delà, la vie au sein des organes internes du parti n’est pas «un long fleuve tranquille». Les guéguerres et les intrigues de bas étages y sont légion, expliquent les militants qui ne cachent plus leur embarras. L’exemple de la Commission permanente de discipline est régulièrement pris. Ici, l’on indique que deux camps s’opposent de manière frontale. L’un qui serait entièrement acquis à la cause du Secrétaire général, Faustin Boukoubi, et l’autre à la branche dite des Emergents.

A cela, on ajoute les griefs lancés au parti au pouvoir par ses alliés de la sphère dénommée Majorité républicaine pour l’émergence. Ceux-ci estiment que le PDG ne respecte pas la charte qu’ils ont ratifiée et qui fixe le cadre de leur fonctionnement commun. Cet égocentrisme exacerbé qui a culminé avec les attaques contre le Cercle des libéraux réformateurs (CLR) de Jean Boniface Assélé lors des dernières locales, a fait dire à un cadre du RPG que «le PDG minimise les autres formations tout autour».

Le malaise est là que l’ancien parti unique se refuse à reconnaitre. Et il a également été noté chez les jeunes de l’UJPDG, à travers les démissions des jeunes des démembrements de France et de Chine, entre autres. Là aussi, l’on parle des actes discriminatoires du Délégué national (DN), Vivien Amos Péa, qui n’aurait pas hésité à demander le licenciement d’un jeune du PDG dont la tête ne lui reviendrait pas ou qui a «osé lui tenir tête lors d’une réunion». De même, ses propres camarades soutiennent qu’il ne pose des actes de bienfaisance qu’en «faveur de jeunes des zones ciblées». Or, «il devrait incarner des valeurs, représenter et servir tous les jeunes du pays au nom du pays et du parti et pas en son nom propre», expliquait un jeune militant.

Cerise sur le gâteau, le choix absurde de porter Rose Christiane Ossouka à l’Hôtel de ville de la capitale, a laissé un goût amer auprès de bien de militants et même d’une frange d’électeurs non-PDG qui pensent que leurs choix n’ont pas été respectés et donc que le parti au pouvoir se contrefiche du suffrage du peuple. Barro Chambrier a beau se la jouer gentlemen et fairplay, il n’en a pas moins souffert en son fort intérieur et des membres de son entourage ne cachent pas leur déception. Par ailleurs, sur le plan national, comment peut-on expliquer qu’avec un plus grand nombre de conseillers, le PDG a perdu la présidence de certains Conseils départementaux et municipaux ? Cela ne reflète-t-il finalement pas l’idée d’un malaise ? Ce qui est sûr c’est qu’il n’y a pas de fumé sans feu. Si l’on parle de plus en plus de malaise, c’est qu’il y a bien quelque chose qui, assurément, n’a pas marché et qui bloque le fonctionnement de cette formation politique.

Autrement dit, les dirigeants qui, dans leurs diverses interventions et déclarations, soutiennent que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, devraient également essayer de revoir leur méthodologie. Il ne s’agit ni plus ni moins que de redonner vie et envie à leurs militants de se sentir concernés par la vie et les vrais intérêts du parti. Au demeurant, avec la Lapalissade qui rappelle que 2016 c’est aujourd’hui, on devrait se souvenir de l’adage qui stipule que «Qui veut aller loin ménage sa monture» et d’un autre qui précise que «seuls les imbéciles ne changent pas d’avis».

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