Le vice-Premier ministre chargé de l’Urbanisme, de l’Habitat social et du Logement, Bruno Ben Moubamba, a annoncé le 18 novembre courant lors d’une rencontre avec les collectifs de squatters, qu’il lancerait en 2017 un vaste programme de construction de centaines de logements sociaux pour combler le déficit et doter chaque Gabonais d’un logement décent.
Le ton était solennel et les propos sans équivoque : « J’ai le plaisir de vous annoncer que nous allons lancer en 2017 un programme de construction des logements sociaux », a déclaré Bruno Ben Moubamba, sans donner de plus amples précisions sur cet ambitieux projet. Visiblement optimiste, le membre du gouvernement a rassuré les personnes ayant illégalement occupé les logements sociaux d’Angondjé et de Bikélé, sur la matérialisation dudit programme.
Dans les deux sites, près de 800 habitations, achevées ou en voie de finition, seraient actuellement squattées. Pour le vice-Premier ministre, tous les Gabonais auront l’opportunité de se loger décemment grâce à ce projet dont, cependant, les modalités de mise en œuvre ne sont pas encore définies. De plus, a-t-il indiqué, chaque citoyen aura la possibilité d’acquérir une parcelle.
L’Etat mettra en place des instruments pour faciliter l’acquisition d’un terrain. Une nouvelle politique foncière débarrassée de toutes les insuffisances constatées devait être proposée sous peu en conseil des ministres pour adoption. Une loi qui mettra une bonne fois pour toute, selon le ministre du logement, un terme à la spéculation foncière à laquelle s’adonne à cœur joie certaines sociétés civiles immobilières.
Pour acquérir une parcelle sur le plan légal, principalement à Libreville, c’est la croix et la bannière. Des difficultés qui amènent certaines personnes désemparées à construire de façon anarchique. Bruno Ben Moubamba, opposant membre du gouvernement d’ouverture, n’a pas caché sa volonté de travailler exclusivement pour le pays. Contrairement à ses prédécesseurs dans ce département ministériel, il n’est pas pour, a-t-il indiqué, se servir mais pour servir le pays. « Je ne suis pas venu ici pour être milliardaire en 6 mois. Non, je suis venu servir mon pays parce que je pense que les Gabonais qui vivent dans un pays aussi riche ont le droit de bien se loger», a insisté Bruno Ben Moubamba.
Le ministre du Logement a laissé entendre que le projet de mettre fin au désordre urbanistique au Gabon constitue pour lui un sacerdoce, étant né et ayant grandi dans un quartier sous intégré de la capitale gabonaise, où toutes les misères du monde sont légions. «J’ai connu les inondations parce que je suis né à la Sorbonne la gare routière», a-t-il révélé, indiquant qu’il faut mettre fin à toutes ces difficultés non moins surmontables qui humilient les citoyens gabonais.
La construction annoncée des logements sociaux devrait mettre fin au déficit auquel le pays est confronté. Selon les statistiques officielles, le Gabon accuse une insuffisance avoisinant les 250 000 logements. Combler le manque dans ce secteur est donc le difficile nouveau défi qui attend le vice-Premier ministre, au pied du mur. L’équation pourrait s’avérer difficile à résoudre, dans la mesure où le contexte économique peu reluisant que traverse le pays pourrait freiner les objectifs à atteindre. Le Gabon tire l’essentiel de ses ressources financières du pétrole dont le prix est en dégringolade depuis plus de deux ans.