Quel avenir le Gabon réserve-t-il à ses jeunes ? Combien d’entre eux croient encore à un mieux-être dans leur pays natal ? Des questions dont les réponses divisent les jeunes.
Depuis la décennie 2 000 les jeunes africains, particulièrement gabonais perdent chaque jour un peu plus l’espoir d’une vie meilleure. La mondialisation, la compétitivité n’augurent pour beaucoup d’entre eux aucuns lendemains meilleurs, et ce, malgré leur ferme volonté de sortir la tête de l’eau. Pour la jeunesse, l’espoir d’un mieux-être s’effrite quotidiennement. Et pour cause, les horizons en termes d’employabilité sont peu flatteurs. On en veut pour preuve, la stagnation du chômage de l’ordre de 35% dépassant ainsi la norme établie à près de 30%. Une triste réalité qui risque de s’aggraver considérablement les années à venir si la tendance ne s’inverse pas. D’où l’inquiétude de nombreux jeunes.
La dégradation du climat associée à l’actuelle conjoncture pétrolière et l’inadéquation formation/emploi constituent autant d’éléments qui ne rassurent guère les jeunes. Pour Sima Ebobola Giovani, étudiant en Master I de comptabilité « l’expérience estudiantine montre qu’il devient de plus en plus difficile d’espérer dénicher un emploi au Gabon. Etre embauché dans une entreprise de nos jours dépend souvent du réseau relationnel. Il en va de même pour les stages de fin de formation ou de cycle. Ce n’est plus comme avant où il fallait simplement faire parvenir son dossier au niveau de l’entreprise ». Intransigeant, Missou Orphée, un jeune employé d’une entreprise privée locale estime qu’« il n’y pas assez de politiques visant à aider les jeunes diplômés à obtenir un emploi ».
Politisation à outrance ?
De nombreux jeunes soutiennent mordicus que l’Etat ne dispose d’aucune véritable politique de lutte contre le chômage. L’implication du politique dans la formation, la création d’entreprises et la promotion d’emplois durables et stables ne sont pas du tout perceptibles sous nos cieux. Pire, ils sont d’avis que les dirigeants gabonais n’arrivent pas à faire la part des choses entre politique et développement économique et social. « Il faut que nos dirigeants changent leur philosophie », conseille Missou Orphée avant de rajouter « qu’ils se mettent réellement au travail. Les prémices d’une telle possibilité se dessinent progressivement ». Sima Ebobola Giovani de rebondir « tout va mal. Le secteur privé, l’éducation, la santé, le logement, etc ; rien n’est épargné et aucune action publique pertinente ne permet de décanter la situation ».