En marge des consultations pour les préparatifs du dialogue politique national inclusif, souhaité par Ali Bongo Ondimba, le président du Rassemblement pour le Gabon (RPG) ‘est prononcé le 18 novembre dernier sur les préconditions de ces pourparlers. Pour Paul Mba Abessole, la paix qu’il définit comme «l’état de tranquillité, d’entente, de partage, de solidarité, de respect entre les membres d’une communauté humaine», constitue le préalable fondamentale à la tenue du dialogue national.
Qu’est-ce que la paix ? Les obstacles de la paix ; les conditions de la paix ; les causes des conflits ; comment construire la paix ? Paix et démocratie ; éducation à la paix. Telles sont les questions auxquelles il s’est efforcé de répondre afin de contribuer positivement au débat sur l’intérêt et les conditions de la tenue d’un dialogue national pour la décrispation de l’écosystème politique, économique et social gabonais.
Selon lui, la paix voulue doit être pluridimensionnelle: politique, économique, sociale, culturelle et religieuse. Elle doit également concerner tout l’homme et tout son environnement, dans tous les domaines d’activité. «Elle n’est pas seulement politique comme le veulent certains, c’est-à-dire celle des partis politiques, mais celle qui implique tout le monde. Ainsi sera-t-elle celle que chaque Gabonais défendra. Nous savons que personne ne peut construire la paix tout seul que personne ne peut non plus la promouvoir à notre place. La paix dont nous parlons s’applique à l’ensemble de notre vie», a-t-il affirmé.
Le contexte de «tension sourde», dans lequel le pays est plongé depuis la dernière élection présidentielle du 27 août 2016, est aujourd’hui plus insidieux, plus fragmentaire. Dans cette situation, la paix se révèlerait une exigence complexe qui engage la responsabilité d’une multitude d’acteurs, a-t-il rappelé. «La paix ne peut pas nous tomber du ciel comme la pluie. Il lui faut des conditions. Elle est comme une graine qui a besoin d’une terre adéquate pour germer. La paix exige d’abord une volonté commune. Elle est l’expression d’un désir général, partagé dans la diversité des membres d’une communauté ou d’un pays. Pour la promouvoir, il faut mettre en place une équipe d’hommes et de femme de paix. Ces derniers sont plus nombreux qu’on ne le pense, mais ils ne font pas de bruit. Ils sont de tous les milieux, de toutes les catégories sociales. Ils sont prêts à travailler pour instaurer la paix», a soutenu Paul Mba Abessole.
S’agissant du dialogue national, le président du RPG convient quec’est un exercice difficile, dans un contexte conflictuel. Selon l’ancien vice-premier ministre, le dialogue n’est pas : une polémique, où il faut gagner ; exiger des concessions comme condition à la poursuite des relations ; être dur à l’égard des hommes et du différend ; se défier des autres ; se cantonner sur sa position ; faire des menaces ; tromper surs ses exigences minimales ; exiger des avantages unilatéraux comme prix d’un accord ; chercher la solution unique, la seule que l’on acceptera ; garder sa position ; vaincre dans un affrontement de volonté ; exercer des pressions ; utiliser l’argent pour corrompre .
Le dialogue a-t-il argumenté«a une valeur exceptionnelle, celle de l’échange, de la confrontation des opinions, idées, projets, entreprises. Il s’impose, parce qu’il offre à ses protagonistes une plate-forme de rencontre, de mise en commun, il les encourage à faire preuve d’humanité qui les assemble. La capacité de dialoguer témoigne de la maturité des citoyens. C’est cette capacité qui a sauvé nos sociétés traditionnelles devant les tentatives d’extermination auxquelles elles ont fait face avec la colonisation et l’esclavage», a-t-il souligné. Convainque que le dialogue aujourd’hui, nous impose de sortir de la pensée binaire qui exclut les positions intermédiaires. «Le principe de la pensée binaire est (c’est moi ou c’est toi). Aujourd’hui, nous devons appliquer le principe de la tétravalence dont la règle est (toi et moi, nous)».