Accusée par ses pairs d’une «gestion opaque» du conseil départemental de Bendjè, Lucie Daker Akendengué s’est récemment défendue. Ayant émis des doutes sur ces réponses, les conseillers départementaux ont décidé de la création d’une cellule chargée de vérifier les éléments apportés par la présidente du conseil.
Une semaine après avoir eu connaissance de la colère des conseillers départementaux au sujet de sa «gestion opaque» de l’institution, Lucie Daker Akendengué, présidente du conseil départemental de Bendjè (CDB), s’est défendue, le 16 novembre 2016, sur l’ensemble des reproches qui lui sont faits par ses pairs. L’exercice a eu lieu en présence d’un conseiller du ministre de l’Intérieur, dans le cadre d’une session extraordinaire convoquée expressément pour traiter de l’accusation. Et c’est peu de le dire, les réponses apportées par la présidente du CDB n’ont pas beaucoup convaincu, bien qu’elle ait exhibé des «preuves». La décision de la mise en place d’un comité ad hoc chargé de vérifier le bien-fondé de toutes les réponses qui leur ont été faites a été pris par les conseillers. Ses conclusions devraient être rendues sous quinzaine.
Au nombre des points sur lesquels Lucie Daker Akendengué a été entendue figure son supposé refus de convoquer les sessions des comptes administratifs des exercices 2014 et 2015. «Faux !», a rétorqué l’intéressée qui a dit avoir instruit, depuis mi-juin, les responsables administratifs et la commission chargée du domaine de s’y atteler. Elle a d’ailleurs assuré avoir permis à ces responsables de surmonter les difficultés matérielles auxquelles ils ont fait face, en consentant à dégager des moyens financiers ayant permis de faire avancer les travaux. Il reste que l’inspection ne s’est pas étendue dans les cantons en raison du refus de la présidente de voir intervenir François Robaky et Jean Claude Bouka qui, selon elle, avaient cessé d’être des conseillers départementaux.
S’agissant de la question de l’attribution d’un marché de gré à gréà une société de gardiennage sans convention ni contrat, l’«accusée» a également répondu par la négative, brandissant le contrat établi entre le CDB et ladite société. N’empêche que, ont relevé les conseillers, au regard du montant du contrat (40 millions de francs), la passation aurait dû être approuvée par l’organe délibérant du Conseil. Ce qui, visiblement, n’a pas été fait.
Au sujet du manque de lisibilité constaté par les conseillers départementaux dans la mise en place et la gestion des coopératives départementales, la première responsable du CDB a rétorqué qu’il n’existe pas de coopératives légalement reconnues au département de Bendjè. Une situation qui serait à l’origine du blocage dans l’attribution de la subvention prévue pour les activités desdites coopératives, régulièrement reportée ces dernières années. L’institution départementale a, selon elle, uniquement appuyé des activités menées par des groupes de villageois au titre des aides que le CDB octroie, selon ses possibilités, aux populations.
Un des points d’achoppement au CDB concernait également une dotation par l’Etat de 65 millions de francs, destinée au personnel pour le relèvement des salaires. Lucie Daker Akendengué est accusée de ne pas avoir redistribué l’argent aux agents. Ce que l’intéressée a vivement nié, exhibant les relevés issus du Trésor qui, selon elle, prouvent qu’elle a validé, sans amendement, le relèvement des salaires du personnel. Un relèvement effectif avec rétroactivité depuis janvier 2016, a-t-elle affirmé.
Enfin, sur l’absence de collaboration avec les autres membres du bureau, dont elle est accusée, la présidente du CDB a répondu qu’après avoir délégué ses trois vice-présidents, elle attendait d’eux des initiatives. Un seul d’entre eux, a-t-elle regretté, a rempli les missions qui leur ont été dévolues.