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Vie chère : Quand les maisons à louer et véhicules d’occasion reviennent en force
Publié le samedi 19 novembre 2016  |  Gabon Economie
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© Autre presse par DR
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En attendant la levée de l’interdiction d’importation des véhicules de plus de trois ans, l’on assiste à une recrudescence des ventes de quatre roues en même temps que des bâtiments cherchent désespérément des locataires.

L’union des représentants de l’automobile et de l’industrie (Urai) au Gabon, a tiré la sonnette d’alarme au mois d’octobre. En fait, le cartel des concessionnaires opérant au Gabon, constate que depuis l’exercice 2013, les ventes de véhicules neufs décroissent au rythme de la crise qui secoue le pays. Pour l’année en cours, ils projettent une dégringolade des voitures neuves commercialisées à 2600 unités. Cela représente environ la moitié de ce qui avait été réalisé en 2013, soit 5094 voitures, compte-non tenu des poids lourds.

Pourtant, entre 2010 et 2013, les ventes automobiles nouvellement immatriculées se sont établies à 21 637 véhicules pour un chiffre d’affaires global de 700 milliards Fcfa. Le parc est aujourd’hui estimé à 140 000 voitures ; ce qui place le Gabon au premier rang des pays d’Afrique francophone qui consomme le plus de voitures neuves, avec une moyenne d’un véhicule pour douze personnes le meilleur ratio du continent. Selon les explications de Simmonet Nzengui, directeur des ressources humaines de Cfao Aes, la baisse continuelle des ventes s’explique par la situation économique difficile que traverse le pays depuis 2014.

Ces chiffres, avancés par Cfao Aes, témoignent du peu de dynamisme qui caractérise le secteur de l’automobile depuis quelques temps. Au cours de l’exercice écoulé, les concessionnaires ont écoulé seulement 3 345 véhicules neufs dans le pays. Soit une chute de 745 unités. Tout ceci arrive parce que l’Etat, premier acquéreur des véhicules neufs, vit une crise financière sans précédent. Les commandes de matériels ne cessent de baisser depuis le début de la chute des cours du baril dans l’optique de réduire le train de vie de l’Etat.

Du coup, au vu des besoins croissants de la population en termes d’acquisition de matériel roulant, et pour aider les ménages moyens à acquérir un véhicule, le gouvernement a décidé de revenir sur l’interdiction d’importation des véhicules de plus de trois ans. Le ministre de l’Economie doit, dans sa feuille de route, ajuster cette mesure et la ramener à des proportions raisonnables qui pourraient booster la consommation des ménages d’une part, et contribuer à épaissir les taxes douanières et fiscales.

La mesure devrait, selon les experts et analystes, ouvrir la voie à l’importation de voitures de plus de cinq ans, voire sept ans. Mais déjà, dans la capitale, des parcs de vente de voitures de plus de trois ans ont recommencé à émerger bien que ce soit de manière poussive. En fait, selon une source proche du bureau de douanes de Bitam, plusieurs importateurs ayant choisi de contourner l’interdiction d’importation des véhicules de plus de trois ans sur le territoire gabonais, font transiter leur commande par le Cameroun. Une fois les voitures sur le territoire de ce pays voisin, ces opérateurs qui bénéficient de complicités auprès de diverses administrations, se voient délivrer une autorisation provisoire de circuler. Celle-ci fait alors office de carte grise.

Un autre secteur, celui de l’immobilier, à défaut de servir de rampe au système «D», fait des heureux dans les quartiers défavorisés. A Libreville, le nombre de bâtiments mis en location et qui tardent à trouver des locataires grossit chaque jour. Le boom du BTP est peut-être la raison de cette situation ; mais, d’Angondje à Charbonnages en passant par le bord de mer, Louis, Batterie IV ou Owendo, les maisons sont désespérément vides. Pour certains habitants de ces quartiers, il faut faire la différence entre les maisons nouvellement construites et celles qui attendent toujours des occupants.

A côté des plaques et des écriteaux qui signalent les maisons qui cherchent des occupants, il y a la Toile. Véritable présentoir d’articles, de voitures et de maisons, la Toile et notamment les réseaux sociaux constituent une vitrine marketing pour les propriétaires las d’attendre les locataires. Entre plain-pied et buildings, le nombre de maisons en location traduit au moins le renchérissement du coût de la vie. «Il est devenu difficile de voir certaines personnes s’orienter vers des maisons dont le coût se situe autour de 300 000Fcfa», indique un individu. Ces derniers préfèrent, face à la folie des grandeurs qui semble s’être emparée des propriétaires de maisons, des demeures plus modestes, question d’ajuster le standing et les dépenses de la maisonnée.

Ainsi, entre le retour des voitures de plus de trois ans, les bâtiments sans occupants qui trahissent la spéculation immobilière à laquelle se livrent les propriétaires de maisons et la chute des ventes de voitures neuves, les consommateurs disposent de très peu de possibilités pour accéder démocratiquement à certains biens.
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