Estimant avoir été mal compris sur sa position quant aux dialogues convoqués respectivement par Ali Bongo et Jean Ping, le leader de l’Union pour la nouvelle République (UPNR) livre dans la lettre ouverte publiée in extenso ci-après son sentiment sur la situation politique actuelle. Il ne manque pas d’égratigner au passage Robert Bourgi avec qui il a récemment eu maille à partir.
UN CRI DANS LA NUIT
Après un mois d’absence, je reviens dans ce que je croyais être mon pays, mon point d’attache sur cette terre MON GABON, Dieu pourquoi être si injuste avec toute une nation, un peuple qui ne demande qu’à vivre, et vivre libre ? On peut entendre dans ma voix, des trémolos mais hélas on ne peut pas les lire.
Les faits faut-il le rappeler, sont têtus !
En 2009 j’ai dit haut et fort «tout le monde aurait du être candidat à cette élection sauf ALI BONGO». Tout le monde frénétiquement s’est jeté sur cette élection, moi y compris ! Mais personne ne s’est arrêté pour se demander : pourquoi Mayila a dit ça ? Même pas Ali lui-même, qui a l’époque pouvait encore me parler, sans que ce ne soit un crime aux yeux de beaucoup, comme d’aucuns le laissent à penser aujourd’hui.
L’épilogue de cette élection, unique dans l’histoire du monde, tout le monde la connait. Ali Bongo, selon lui, et beaucoup aujourd’hui qui crient sur lui et le dénoncent ont dit, que Ali Bongo a gagné avec 41%, cette élection Pierre Mamboundou et les siens dont moi, avons crié haut et fort que c’est Pierre Mamboundou qui aurait gagné cette élection avec 38% des votes. André Mba Obame, lui aussi, avec beaucoup de force et de conviction, a lui aussi affirmé et non sans preuves et arguments que c’est lui qui a gagné cette élection ! Choses du Gabon ! Choses vues, choses vécues ! Une élection trois vainqueurs.
Quand les hommes sont aveuglés par leurs intérêts parfois, pour ne pas dire souvent pour leurs passions, le peuple même se met à porter des œillères. Le plus surprenant, qui donnerait à rire, si ce n’était pas dramatique et pathétique, c’est qu’aujourd’hui encore, nos hommes que nous appelons pudiquement politiques, perpétuent cette grotesque comédie. Quand ils sont à Oyem ou à Bitam, ils aiment à rappeler que c’est André Mba Obame qui a gagné ces élections, levons nous pour observer une minute de silence…. Quand les mêmes hommes politiques, vont à Ndendé, et se fendent de la même proclamation : c’est Pierre Mamboundou qui a gagné les élections en 2009 ! Levons nous pour une minute de silence… et les mêmes qui ont été à Oyem et à Bitam se lèvent.
Choses du GABON ! Choses vues, choses vécues !
En 2015 avant tout le monde, MAYILA fait du Dialogue National Inclusif, sans tabou, son credo ! Il parle, il écrit, il déclare….Ali parce que Président de la République, et c’est à lui de convoquer ce Dialogue ; Il nous répond, avec un ton solennel et persifleur « le Dialogue ? Quel Dialogue ? Mais allez au CND !! ». Le Conseil National de la Démocratie, un nouveau jouet, promis à tous et à chacun ! Mais le CND ? Dans cette version, l’opposition n’en veut pas, le peuple n’en veut pas !
Alors que je vous prenne des ordonnances et des lois, pour habiller ce CND, s’il n’a pas le contenu ou la substance, donnons-lui au moins les allures et les apparences.
L’opposition, celle qui se préoccupe du sort du pays s’est dit : essayons, peut-être que le mille pattes est une viande, on verra quel goût il peut avoir. Allons au CND !
Nous voici au travail, que je vous ponde des réformes et des commissions, vous allez voir ce que vous allez voir mes enfants !!!
Dans la foulée une commission Ad Hoc est mise, en place, pour réfléchir sur le dialogue. Il faut un Président pour ce Comité Ad Hoc, il ne faut pas aller chercher loin, MAYILA est sous la main, la Présidence de la Commission Ad Hoc est confiée à MAYILA, qui s’entoure des compétences nationales, pour rendre un rapport.
Ali Bongo dit, moi le dialogue, le dialogue avec qui, vous ne me reconnaissez pas ! à injures publiques, excuses publiques, reconnaissez publiquement ma légitimité et on pourra voir.
C’est après les élections, ce qui va me donner l’occasion de vous tirer dessus et je discuterais avec les survivants, c’est ce qui s’est passé. Choses du Gabon ! Choses vues et Choses vécues !
Aujourd’hui Ali qui ne voulait pas parler de dialogue, trouve maintenant des vertus à ce dialogue qu’il refusait hier. Qui est fou ? Qui a perdu mémoire et raison, pour qu’un MAYILA, saint de corps et d’esprit, puisse dire oui allons parler ou dialoguer avec Ali Bongo, pour parler de quoi ? De l’élection à deux tours ? Je l’avais proposé ! Ali Bongo a dit NON. De la limitation des mandats ? Ali Bongo avait dit NON.
Choses du Gabon ! Choses vues et Choses vécues !
Tel qu’il est présenté aujourd’hui, le dialogue d’Ali Bongo est une invite au déshonneur et au discrédit. Dites oui et on vous accusera d’aller à la soupe, oubliant que même des gens qui des années durant ont vécu de cette soupe, ont quitté la table parce que l’honneur était desservi. Aujourd’hui ils peuvent parler de cette soupe, ils en connaissent le goût.
C’est une chose redoutable que les propos du peuple animé par le ressentiment et l’on paye toujours sa dette à la malédiction populaire disait ESCHYLE.
Même si Ali a repris à son compte les éléments du rapport de la Commission Ad Hoc, ce n’est pas un argument suffisant pour que Mayila dise OUI, AMEN ! Allons maintenant au Dialogue avec Ali Bongo !
Le Président Ping, mon ami et allié, dit que lui Président élu, ce qui est exact mais le dialogue doit avoir lieu à son initiative ! Donc pas à l’initiative d’Ali Bongo, malgré la légalité que lui a conférée la Cour Constitutionnelle : n’est-ce pas mon cher Casimir Oye Mba, toi qui n’est pas n’importe qui, et qui était candidat ?
Un pays, deux dialogues ? Choses du Gabon, choses vues, choses vécues !
Mais Mayila lui dit quoi ? Après tout ! Ce pays est aussi le sien ! Un débat s’ouvre, pourquoi devrait-on interdire à Mayila d’avoir une idée, de l’exprimer et de la faire partager ? Pourquoi ?
Un pays, deux dialogues c’est possible, puisqu’en politique tout est possible. Mais ça s’est déjà vu où ? En République Centrafricaine ? Au Congo Démocratique ? Regardez au Venezuela, après des années de guérilla, après tant de morts, aujourd’hui le gouvernement et l’opposition sont dans un dialogue sous les hospices du VATICAN ! S’il vous plait !
Mais puisqu’on parle de dialogue, sujet sur lequel Mayila a travaillé et dessiné les contours de ce dialogue, pourquoi on veut l’empêcher de parler ? Pourquoi on veut lui mettre les mots dans la bouche, et lui prêter une posture qui n’est pas la sienne ? Qui a peur d’entendre parler Mayila ? Il y a de quoi, car ce qu’il dit ou va dire ; c’est ce qui va se passer ! Sacré Nganga Missoko de Yombi ! Il nous a habitué à ses paroles prémonitoires !
Mayila dit ceci : il ne saurait y avoir un dialogue de gauche et un dialogue de droite. Le dialogue si celui-ci a lieu, doit s’organiser sous la houlette des Nations Unies, si cela n’est pas possible, sous la houlette de l’Union Africaine. Si cela peut être possible sous la houlette de l’Union Européenne, si, comble de bonheur, cela était possible ce dialogue doit être organisé conjointement par l’Union Africaine, l’Union Européenne et les Nations Unies. Voilà un dialogue qui serait crédible et porteur d’espoir, de voir le Gabon, rompre avec la spirale des crises post-électorales à répétition. Voici la solution ! S’il y en a une autre, MAYILA est preneur. Mais alors qu’on l’énonce clairement ! Puisque ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire arrivent aisément (ce qui n’est pas toujours le cas).
Mayila peut le dire et parler librement, il n’est prisonnier d’aucune posture.
Mais je voudrais aussi trouver dans l’aéropage politique gabonais, un homme ayant une trempe et un courage avérés pour dire ceci : «moi je m’appelle un tel, je suis ceci ou cela, si les Nation Unies, l’Union Africaine ou l’Union Européenne organisaient un dialogue sur le Gabon, moi je n’y prendrais pas part…» J’attends de voir qui !
Monsieur Bilié Bi Nze qui n’a pas oublié d’être intelligent, a dit que Maître MAYILA veut ramener le Gabon sous le joug colonial, un pays qui ne peut pas régler ses problèmes lui-même ! Mais il sait qu’aucun pays en conflit n’a réglé son problème. Lui-même et tout seul ! Il le sait pourquoi ne le dit-il pas ? Lui aussi est prisonnier de sa posture ?
Je rentre de Paris, j’ai assisté au Sénat français à un colloque sur un thème de choix : «l’Afrique, notre partenaire pour le pire ou pour le meilleur !». Vaste programme, débat riche et très animé, très intéressant, si je n’avais pas eu la désagréable surprise d’entendre un roquet qui s’appelle Robert Bourgi se prévaloir d’être porteur d’un passeport de la France Afrique. Ce même Bourgi aujourd’hui soutient Jean Ping comme la corde soutient le pendu, et vient lui faire croire que lui Bourgi, peut être pour quoi que ce soit, dans la résolution du drame gabonais ! Après on verra demain Bourgi, venir réclamer des mallettes d’argent à Jean Ping, comme il en réclamait à Ali Bongo qu’il qualifie aujourd’hui de monstre qu’il a créé, car les mallettes venant d’Ali Bongo se font rares !
Mon Dieu ! Dire que je partage l’appellation ‘’homme’’ avec BOURGI !
Ce roquet de Bourgi après avoir souligné qu’il a prié Sarkozy de venir au secours de Jean Ping, a ajouté que moi Louis Gaston MAYILA j’appelais les gabonais à aller discuter avec Ali, alors que ceux qui instrumentalisent Bourgi, vivent aux crochets d’Ali par personnes interposées ! Il n’y a aucune vérité que le temps ne révèle, parce que le temps c’est l’autre nom de Dieu !
Le Roquet Bourgi, après avoir débité, pour ne pas dire récité sa leçon, s’est levé pour sortir…quand au passage j’ai voulu l’empoigner pour lui demander de me regarder, le Président Jean Ping m’a demandé de me calmer. Une dame assise devant moi m’a dit : «laisse tomber il n’en vaut pas la peine !».
C’est normal que Bourgi empêche les gabonais de se parler. Dans les morts que nous pleurons, il n’y a ni le fils ni la fille de Bourgi. C’est vrai la bêtise ne tue pas, surtout pour quelqu’un qui, comme Bourgi qui hier disait qu’Ali Bongo était son candidat, aujourd’hui cet Ali Bongo est devenu un monstre de sa fabrication. Attendons de voir ce qu’il dira demain de Jean Ping si les mallettes d’argent ne sont pas au rendez-vous.
La saison des Nobels vient de se terminer. Je me rends compte qu’on a oublié d’attribuer le prix Nobel de la bêtise politique à Maitre Bourgi. Quel dommage ! Mais ce n’est que partie remise.
Voilà un homme enrichit par le Gabon, vivant aux frais du Gabon, qui empêche que le Gabon par la seule voie du dialogue retrouve sa sérénité et les chemins de tous les espoirs.
A propos du Président Jean Ping, Saint Paul disait : «heureux ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre». Bonnes gens mangez le gibier, mais seul le chasseur sait comment il l’a tué.
Choses du Gabon ! Choses vues, choses vécues.
Et maintenant ? Maintenant essayons de tourner la page ! Laissons Bourgi se prévaloir de ses propres turpitudes, c’est dans sa nature.
Maintenant à ceux qui vont écouter, entendre ce cri dans la nuit, je dis la chose suivante : Nous avons construit dans ce pays, un mur de honte, un mur de haine, fait de mensonges et de vexations en tout genre. Ce n’est plus la peine d’en rajouter, de chercher à humilier des hommes déjà humiliés n’apporte rien. Les injures, les accusations ne vont rien arranger au problème du GABON. Si nous arrêtions un peu d’avoir l’émotion comme moteur ?
Tout le monde a raison de part et d’autre ! Tout le monde tient son bon droit pour défendre le PEUPLE !!
Peuple, que de crimes n’a-t-on pas commis en ton NOM !! Est-ce qu’un jour, un homme aura le courage de se dire : «et si c’était moi qui me trompe ??» Le doute aussi est permis en politique.
Le GABON est notre bien commun, personne ne peut s’arroger le droit de se porter partie civile contre MAYILA, et déchainer la chienlit contre lui au motif que les propositions qu’il fait pour le Gabon ne plaisent pas à X ou à Y.
Platon disait : «on peut blâmer un gosse d’avoir peur dans le noir, mais le drame de notre temps c’est que ce sont les adultes qui ont peur de la lumière».
Le drame du Gabon c’est que ce sont les responsables politiques qui ont peur de la lumière.