Sommés le 7 novembre dernier par le vice-Premier ministre, Bruno Ben Moubamba, de libérer sous huitaine les logements qu'ils occupent de façon illégale, les occupants des cités baptisées " l’Égalité des Chances “ et "l’Émergence” avaient jusqu'à 18 heures hier pour s'exécuter.
UN jeune homme, la vingtaine, braille dans un mégaphone : “ On est là, on reste là, on ne bouge pas ! Qu'ils viennent nous faire sortir d'ici de force ! On est chez nous ! Nous sommes tous Gabonais !” On est à Akanda. Devant l'une des maisons de la cité Alhambra, deux familles échangent ainsi violemment. Un membre de l'une d'elles brandit une chemise de couleur orange, visiblement un contrat d'occupation légale. Il demande à l'autre famille de libérer “sa maison”. Mais celle-ci ne se laisse guère démonter.
Plus loin, une autre famille dont les membres, assis à la terrasse, l'air résigné, échangent dans une langue vernaculaire du Gabon. L'un d'eux, plus clairvoyant, parle de partir au plus vite. Il a pu trouver une maison en location dans un quartier de Libreville.
C'est l'ambiance qui prévalait hier en début d'après-midi lors de notre passage sur le site des logements sociaux du projet Alhambra à Angondjé, communément appelé “Cité de l’Émergence”, par les squatteurs qui ont investi les lieux.