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Dialogue politique : le remake de la présidentielle ?
Publié le mercredi 16 novembre 2016  |  Gaboneco
Cérémonie
© AFP par Steve Jordan
Cérémonie d`investiture du président Ali Bongo
Mardi 27 septembre 2016. Libreville. Le président réélu du Gabon, Ali Bongo Ondimba a prêté serment en présence de quatre chefs d’Etat africains et de plusieurs personnalités.
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Tandis que le pays vit au rythme de la crise post-électorale, la question du dialogue politique national n’a pas fini de renforcer le clivage existant entre les camps Jean Ping et Bongo. Si l’actuel Chef de l’Etat appelle au dialogue comme unique thérapie pour guérir définitivement le Gabon du malaise électoral, son rival, Jean Ping, lui jure par tous les dieux qu’il n’aura jamais de compromis avec son ex-beau-frère. Le seul vrai dialogue qui vaille reste, selon lui est celui qu’il s’apprête à organiser.Mais privé de la légalité constitutionnelle, on se demande si ce dialogue parallèle a les moyens de s’imposer.
On croyait le contentieux post-électoral définitivement enterré, notamment avec le rendu, le 23 septembre dernier de la Cour constitutionnelle, dont on dit que les décisions sont sans appel. Surtout qu’Ali Bongo Ondimba, le bénéficiaire de cette décision de la plus haute juridiction ayant déjà prêté serment, jouit désormais, de la plénitude du pouvoir. Et c’est justement parce qu’il jouit dorénavant de l’effectivité de son règne qu’Ali Bongo, conscient au plus profond de sa conscience du chaos qui a suivi sa réélection, s’est empressé d’en appeler à un dialogue politique national qu’il a longtemps récusé lui-même, et ce, malgré les multiples appels de l’opposition.

Un appel qui semble trouver un écho favorable auprès de ses adversaires, à mesure que les consultations se poursuivent à la lumière du jour, mais aussi dans les antichambres de la magouille politique en cours depuis dans le pays. Notamment avec les ennemis du jour qui deviennent les amis de la nuit au gré de sommes rondelettes, de rituels et autres retrouvailles propres à eux. Et Ali Bongo, même s’il a été décrié hier comme le mal absolu du pays devient, peu à peu, l’homme par qui doit provenir le salut du Gabon en vertu du dialogue politique. Normal quand on sait que l’émergent en chef, en plus de la légalité constitutionnelle, dispose de toutes les manettes du pouvoir, l’armée comprise. Sauf à vouloir ignorer délibérément la réalité trop crue aux yeux de tous.

Et c’est conscient de cette réalité que même les pourfendeurs d’hier comme René Ndemezo’Obiang, l’ex-directeur de campagne de Jean Ping, le Vice-Président de l’Union nationale, Mike Jocktane et bien d’autres qui répondent favorablement dans l’ombre certainement par peur de représailles, ont dit oui à l’offre du dialogue d’Ali Bongo Ondimba. En prenant un tel engagement, ils essuient des quolibets et des insultes de la part des radicaux, qui les traitent de tous les noms d’oiseaux. Mais n’est-ce pas là la voix de la raison et du réalisme politique ?

Quid du dialogue de Jean Ping ?

Sauf à vouloir faire preuve d’ignorance notoire, tous ceux qui affirment ne prendre part qu’au seul dialogue parallèle organisé par Jean Ping, savent bien qu’un tel dialogue, même s’il venait à déboucher sur des conclusions notables, n’auront aucun effet contraignant. Et pour cause, l’ancien fonctionnaire de l’Union africaine ne bénéficiant d’aucune légalité, les résolutions même les plus sensées de son dialogue ne seront valables que pour lui-même. Un dialogue d’ailleurs déjà jugé inopérant par un de ses allié, en l’occurence Casimir Oye Mba, qui s’est désisté au profit de la candidature du natif d’Omboué en août dernier.

Dans une tribune parue dans le journal Misamu, l’ancien Gouverneur de la BEAC (Banque des Etats de l’Afrique centrale) critique en effet le dialogue de Jean Ping, dont les conclusions, selon lui, n’auront aucune valeur légale ou juridique. Une sortie qui traduit l’effritement continu de la coalition ayant soutenu la candidature de l’opposant. Lequel signe et persiste dans sa logique de président lésé, et donc inconsolable. C’est désormais le deuxième round de la présidentielle, la bataille du dialogue politique.

Charles Nestor NKANY
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