Le «financement de la mutation durable des territoires» était au cœur d’un sommet des élus locaux, organise en marge de la 22e Conférence des Parties (Cop22). Une rencontre au cours de laquelle, villes et territoires ont été confortées dans le rôle prépondérant sur l’implémentation de l’accord de Paris.
Venus des quatre coins du monde, les élus locaux ont débattu sur le «financement de la mutation durable des territoires», ce 15 novembre à Marrakech. Ouvrant les travaux, le chef du pôle société civile de la Cop22 est revenu sur la place importante des villes et territoires dans la lutte contre le changement climatique.
Driss El Yazami a ainsi rappelé que «la dynamique internationale a placé la résilience des villes et collectivités locales au centre de la discussion». Une vision soutenue par l’ancien maire de New York. «Les villes ont eu un rôle important dans l’adoption de l‘Accord de Paris, et qu’elles auront un rôle encore plus important à jouer pour son implémentation», a déclaré Michael Bloomber.
En effet, les gouvernements locaux et régionaux sont les premiers partenaires des États et de gouvernements centraux dans la mise en œuvre des contributions déterminées au niveau national. Dans ce sens, de nombreux territoires se sont engagés de manière volontaire dans des objectifs ambitieux de réduction des émissions, y compris dans des objectifs de neutralité carbone et de recours à 100% d’énergies renouvelables.
Par ailleurs, la continuité de leur mobilisation se lit à travers les différentes initiatives et coalitions dans lesquelles les gouvernements locaux et régionaux sont engagés. Ainsi qu’à travers leur implication dans les sommets internationaux. Cependant, les projets initiés au niveau infranational peinent à trouver un financement adéquat, et les flux financiers existants sont souvent incompatibles avec la réalité locale.
Plus de 2,5 milliards de dollars par an d’investissement dans des infrastructures résilientes, inclusives et climato-compatibles seraient nécessaires pour maintenir le réchauffement climatique à deux degrés d’ici 2050. Or, à titre d’exemple, seuls 9% des ressources des grandes banques de développement sont fléchées vers le financement climat du niveau infranational (et en grande majorité vers les projets d’atténuation).
Face à cette situation, un élu local a souligné que «financer la transition vers un modèle à faible carbone nécessitera 15 milliards de dollars sur les 15 années à venir». Soulignant la volonté du Maroc de faire avancer la question de la localisation du financement des projets d’adaptation et d’atténuation, Driss El Yazami a tenu à réaffirmer le soutien de la Cop22 aux élus : «Chers élus locaux et régionaux, comptez sur la présidence marocaine pour porter votre voix aux négociations de la Cop22».