Annoncée pour mi-novembre 2016, la sortie du rapport final de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE-UE) est fortement attendue. Au Gabon, des organisations de la société civile font déjà quelques recommandations.
Le rapport final de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE-UE) ayant suivi la présidentielle d’août 2016 au Gabon reste attendu. Si sa sortie avait été annoncée par certains pour la mi-novembre, rien ne permet de dire s’il sera favorable à la majorité ou à l’opposition, qui l’attendent avec une certaine appréhension. Au sein de la société civile nationale, certains, à l’instar du Réseau des organisations libres de la société civile pour la bonne gouvernance au Gabon (ROLBG), n’hésitent pas à faire des recommandations plutôt précises.
Dans son rapport sur l’élection présidentielle, rendu public récemment, le Réseau dirigé par Georges Mpaga attend du document final de la MOE-UE qu’il soit «sans équivoque, rigoureusement basé sur les faits réels observés sur le terrain, y compris la publication des vrais résultats émanant des informations recueillies au soir du scrutin». Faute de quoi, estime-t-il, celui-ci ne sera plus conforme à «la vérité», et contredira le rapport préliminaire des observateurs européens publié le 29 août, dans lequel ces derniers avaient émis des réserves sur la transparence du scrutin présidentiel. De même, le ROLBG recommande aux observateurs de ne faire l’impasse sur aucun sujet. Derrière cette recommandation, apparaît aisément le sujet lié aux écoutes téléphoniques révélées par Le journal du dimanche (JDD), dont des membres de la mission d’observation ont été la cible de la part des autorités gabonaises. «L’Union européenne, exige le Réseau, devra appliquer contre le pouvoir en place des mesures draconiennes de rétorsion.»
Appelant explicitement l’UE à reconnaître la victoire de Jean Ping à la présidentielle gabonaise, le ROLBG n’attend pas moins du rapport final de la MOE-UE qu’il parvienne à des sanctions formulées par le Parlement européen à l’endroit d’Ali Bongo et d’autres dignitaires du pouvoir. Au plan économique, le réseau préconise la «suspension de la coopération économique, singulièrement des projets financés par l’Union européenne à la Cellule d’appui à l’ordonnateur national dans le cadre du 10ème et 11ème FED», le «gel des avoirs (sur le territoire européen) des dignitaires du gouvernement d’Ali Bongo et des responsables de la répression (du 31 dans la zone euro». Au plan judiciaire, le ROLBG s’attend à ce que le rapport de la MOE-UE découle sur le soutien des plaintes de la société civile gabonaise à la Cour pénal international (CPI) et dans d’autres juridictions à compétence universelle, suite à la répression de la contestation de la réélection d’Ali Bongo.