Le gouvernement gabonais déploie d’importants efforts en vue d’assurer une meilleure exploitation de la forêt, d’assurer le développement du secteur forestier et d’en améliorer la gouvernance. Malheureusement, ces efforts sont constamment mis à mal par des individus peu enclins à se plier à la légalité. Tel est le cas de monsieur BIGNOUMBA Martial A, arrêté le 12 mars 2014 dernier au villageDonguila, à 28km de la commune de Ntoum.
En effet, suite à des informations reçues une semaine plus tôt, une équipe de la direction provinciale des eaux et forêts de l’Estuaire avait effectué une descente dans le village concerné afin de surprendre les supposés délinquants forestiers en flagrant délit. Malheureusement, cette fois-là, ils ne les trouveront pas, mais relèveront la présence d’un bulldozer et une trentaine de rondins d’okoumé posés sur parc. Les agents démonteront la batterie de l’engin et laisseront une convocation avec les villageois afin que le propriétaire de cette machine se présente à la direction provinciale. Ce qui ne se produira jamais.
Ce mercredi 12 mars 2014 donc, informés que les exploitants en question étaient à nouveau en train d’entrer en forêt, les agents des eaux et forêts feront une descente sur le terrain. C’est au cours de celle-ci que M. BIGNOUMBA sera appréhendé alors qu’il montait une nouvelle batterie sur le bulldozer mis aux arrêts et qu’il s’en allait manifestement abattre de nouveaux pieds d’okoumé.
Interrogé dans les locaux de la direction provinciale des eaux et forêts de l’Estuaire, il désignera le nommé « Jean NDONG » résident à Donguila comme étant « le propriétaire de la forêt » qu’il exploitait et celui qui lui en avait donné quitus d’exploitation. Précisons que ni lui, ni le nommé Jean NDONG ne disposent d’un permis ou d’une quelconque autorisation leur donnant des droits sur la forêt en cause. Un procès-verbal de constatation d’infraction a été dressé contre M. BIGNOUMBA qui a été gardé à vueavant sa présentation au parquet dans les prochains jours.
L’exploitation forestière sans titre demeure un fléau important que les autorités combattent rigoureusement, les recommandations du PANEFI (plan d’Action National contre l’Exploitation Forestière Illégale) à ce sujet étant très strictes : les exploitants forestiers sans titre ne doivent pas faire l’objet d’une procédure de transaction mais doivent être présentés au parquet qui décidera de leur sort, le bois issu de cette exploitation étant saisi et vendu aux enchères publiques. L’exploitation forestière sans titre est interdite par l’article 14 du code forestier et puni de six mois d’emprisonnement et 10.000.000FCFA d’amende par l’article 275 du même code.