Présenté ce 14 novembre à Marrakech, un rapport de la Banque mondiale a révélé que des dommages causés par les catastrophes naturelles s’élèvent à plus de 520 milliards de francs CFA par an.
Les pertes imputables aux catastrophes naturelles s’élèvent à 520 milliards de francs CFA chaque, selon un rapport de la Banque mondiale présenté le 14 novembre dernier à Marrakech. Publié dans le cadre de la 22e Conférence des Parties (Cop22), le rapport «Unbreakable» relève, dans le même temps, que ces catastrophes plongent chaque année, 26 millions de personnes dans la pauvreté.
«Les chocs climatiques graves menacent de faire reculer des décennies de progrès contre la pauvreté», a déclaré le président de la Banque mondiale. «Les tempêtes, les inondations et les sécheresses, ont des conséquences économiques désastreuses sur les populations, avec un lourd tribu pour les plus pauvres», a déploré Jim Yong Kim, pour qui «il est impératif de renforcer la résilience économique et morale face aux catastrophes».
Dans le cadre de la Cop22 en cours, le rapport soulignent l’importance de politiques intelligentes au bénéfice des couches les plus vulnérables. En effet, les pauvres sont généralement plus exposés aux risques naturels, perdant beaucoup et très souvent abandonnés à eux-mêmes.
Dans ce sens, le rapport élaboré en collaboration avec le Fonds mondial pour la prévention des catastrophes et de relèvement (GFDRR), soutient que les impacts humains et économiques combinés des conditions météorologiques extrêmes sur la pauvreté sont bien plus dévastateurs que ce qui était couramment admis.
«Les pays endurent un nombre croissant de chocs inattendus à la suite du changement climatique», a déclaré un chef de file économiste du GFDRR, ayant pris part à la rédaction du rapport de la Banque mondiale. «Les pauvres ont besoin de la protection sociale et financière face à ces catastrophes qui ne peuvent être évités», a poursuivi Stéphane Hallegatte avant d’ajouter : «Avec les politiques de risque que nous savons efficaces, nous avons la possibilité d’empêcher des millions de personnes de tomber dans la pauvreté».
D’où l’évaluation, dans le rapport, des avantages des interventions de renforcement de la résilience dans les 117 pays étudiés. Ceux-ci comprennent des systèmes d’alerte précoce, l’amélioration de l’accès aux services bancaires aux particuliers, polices d’assurance, et les systèmes de protection sociale (comme les transferts de fonds et programmes de travaux publics) qui pourraient aider les victimes à mieux se remettre des chocs.
«Ces mesures combinées aideraient les pays et les collectivités à économiser 100 milliards de dollars par an, et de réduire de 20% l’impact global des catastrophes sur le bien-être», a révélé le rapport. Unbreakable utilise une nouvelle méthode de mesure des dommages-intérêts en cas de catastrophe, avec la prise en compte de la charge inégale des catastrophes naturelles sur les populations pauvres.