Le patron des services d'immigration gabonais a démissionné après une descente de plusieurs de ses agents dans les locaux d'un journal d'opposition à Libreville où ils avaient interpellé 14 personnes, relâchées par la suite, a annoncé le ministère gabonais de l'Intérieur.
"Des violations manifestes des lois et règlements applicables aux procédures judiciaires et aux libertés fondamentales" ont entaché "cette initiative unilatérale de la Direction générale de la documentation et de l'immigration (DGDI) qui a suscité beaucoup d'interrogations dans l'opinion", indique le ministre de l'Intérieur dans un communiqué publié jeudi par le quotidien national l'Union.
"Tirant les conséquences de cette voie de fait", le patron de la DGDI, Célesin Embinga, "a renoncé à ses fonctions en posant formellement sa démission. Le ministre en a pris acte", ajoute le texte.
Le 4 novembre, des agents de la DGDI avaient fait une descente dans les locaux du journal d'opposition les Echos du Nord, particulièrement virulent dans ses prises de position contre le pouvoir, et interpellé 13 personnes, notamment des journalistes et des membres du personnel administratif et technique.
La rédactrice en chef adjointe du tri-hebdomadaire, Raissa Oyasseko, avait été interpellée le lendemain matin à son domicile.
Toutes les personnes ont été relâchées, Mme Oyasseko ayant fait état de mauvais traitements lors de son audition dans les locaux de la DGDI. "Le ministre de l'Intérieur avait ordonné sa libération immédiate", selon le communiqué publié jeudi.
Dans un article publié avant la descente de police, les Echos du Nord avait notamment accusé le patron de la DGDI de malversations.