Ali Bongo est attendu à Marrakech, où il conduira la délégation gabonaise à la 22e Conférence des Parties (Cop22). C’est sa première sortie hors du pays depuis l’élection présidentielle.
Le chef de l’Etat effectuera sa première visite hors du pays au Maroc, où il prendra part à la 22e Conférence des Parties (Cop22) à Marrakech. «Le chef de l’Etat conduira personnellement la délégation gabonaise», a annoncé le ministre de la Communication, le 8 novembre dernier.
Une annonce qui n’a pas manqué d’arracher quelques commentaires, au sein de l’opinion notamment. En effet, d’aucuns se sont interrogés sur le timing de cette décision du chef de l’Etat de quitter enfin pays, deux mois après sa victoire à l’élection présidentielle du 27 août dernier.
D’autant qu’Ali Bongo n’a pas honoré l’invitation à certains événements majeurs sur le continent, notamment le sommet africain sur la sécurité maritime. Un débat quelque peu tempéré par le ministre de la Communication. «Quand le président voyage, on dit qu’il se déplace trop. Maintenant qu’il a décidé de rester dans son pays pour régler des questions urgentes, on s’en plaint», a-t-il lancé.
Selon l’entourage du président gabonais, la présence d’Ali Bongo à la Cop22 devrait faire taire les affirmations selon lesquelles, depuis sa victoire à la dernière présidentielle, le chef vit «reclus et isolé dans son palais». Ou encore, que «le chef de l’Etat a été banni par la communauté internationale».
Pour d’autres, plus mesurés, en revanche, pas sûr que la destination du chef de l’Etat participe à tempérer les ardeurs des uns et des autres. Bien au contraire, elle ne fera que renforcer l’idée selon laquelle Ali Bongo est boudé par certains pays, notamment européens, vu la tournure de la dernière élection présidentielle et les événements postélectoraux qui s’en sont suivis. Du moins, tant que la tension n’aura pas baissé autour de ces questions.
En effet, Ali Bongo se rend au Maroc très certainement à l’invitation du monarque chérifien. Ce dernier a d’ailleurs effectué une visite privée à Libreville, où il y a passé plusieurs jours. Le royaume chérifien est traditionnellement un proche allié du président gabonais, partenaire incontournable de Rabat dans sa très dynamique diplomatie africaine. Ali Bongo et le roi Mohammed VI se connaissent depuis l’enfance, dans les traces de l’amitié qui liait le roi Hassan II au président Omar Bongo, père du chef de l’Etat gabonais.
Les prochaines excursions d’Ali Bongo hors du Gabon, en Europe surtout, devraient ainsi être révélatrices du positionnement d’Ali Bongo vis-à-vis de la communauté internationale.