Appelant son parti politique, l’Union nationale (UN), à reconsidérer sa position, la nouvelle ministre de l’Economie forestière voit dans le dialogue qu’entend organiser Ali Bongo un nouveau départ pour le Gabon après la crise née de la dernière présidentielle.
La Cour constitutionnelle ayant décidé que le vainqueur de l’élection présidentielle d’août 2016 est Ali Bongo, ses adversaires doivent composer avec lui pour tenter de résoudre la crise sociopolitique actuelle. Pour Estelle Ondo, ministre de l’Economie forestière, «nous devons désormais tourner la page et regarder devant nous». Le 5 novembre dernier, lors d’une sortie à la Chambre de commerce de Libreville, celle qui occupe jusqu’à lors le poste de 4e vice-présidente de l’Union nationale (UN) a appelé son parti à reconsidérer sa position, tout en exhortant les femmes à ne pas s’auto-exclure du débat. «Il est temps de jouer votre rôle de conseillère afin d’éviter à nos hommes de prendre des décisions qui pourraient se révéler dommageables pour le pays», a-t-elle adressé aux femmes.
Au sujet du refus de l’UN de prendre part au dialogue politique préconisé par le président de la République, Estelle Ondo n’a pas caché sa déception. D’autant que son parti «n’a pas proposé une autre voie de sortie de crise», et a semblé traiter la question «avec beaucoup de passion, en y mettant même les rancœurs accumulées» depuis ces dernières années. Pourtant, la ministre de l’Economie forestière dit être convaincue de «la plus haute importance» du dialogue qui, selon elle, «va déterminer l’avenir du Gabon».
Pour Estelle Ondo, qui préconise qu’il soit «encadré par des facilitateurs internationaux», le dialogue voulu par Ali Bongo permettra de libérer les personnes considérées comme des prisonniers politiques, tout comme il permettra de faire la lumière sur le nombre de morts survenues lors de la répression des émeutes du 31 août 2016, pour «indemniser les familles éplorées, réparer toutes les injustices commises et les dégâts dûment constatés». Mieux, «ce dialogue permettrait d’engager les réformes nécessaires à la mise en place de l’épistèmê démocratique. Notamment : le retour aux scrutins à deux tours, la limitation et la durée du mandat présidentiel, le redécoupage électoral, la réforme de la Cour constitutionnelle, le maintien ou la dissolution de la Cenap, l’audit de la liste électorale, la biométrisation totale des élections, le rôle des forces de défense et de sécurité, etc.» Pour la 4e vice-présidente de l’UN, «l’opposition ne doit pas laisser passer cette opportunité historique de régler une fois pour toute la question de la Démocratie au Gabon».