Voulant à tout prix affirmer sa ‘’bantuité-mpongwè’’, il s’était sans doute rebaptisé pour ne pas être pris pour un des soldats de l’axe soviétique traqués sous la guerre froide. On lui reconnait un seul fait d’arme : le fait d’avoir accepté de gérer le Parti Démocratique Gabonais (PDG) au plus fort des tensions sociales et politiques des années 90 au sortir de la Conférence nationale. Comme une béquille, il s’est pendant longtemps appuyé sur un tel exploit pour exiger un traitement de choix au sein des différents gouvernements de l’ère omarienne.
A l’instar de son ‘’frère ethnique’’ Jean Ping, il quitte le bateau PDG visiblement enragé d’avoir été rangé aux oubliettes par le pouvoir émergent. Il est vrai que sa gueulante épistolaire pour dénoncer l’investiture de l’actuel président par son parti à la présidentielle de 2009, avait tout d’un acte de démission. Mais il n’avait jamais osé l’officialiser depuis-là espérant, en bon roublard, un coup de main du ‘’petit’’. L’homme a attendu, en vain. Le petit l’a totalement ignoré. D’où le courroux l’ayant poussé à jeter l’éponge.
Après la démission de Jacques Adiahénot, sa nouvelle famille politique s’est vite réjoui de voir ses rangs s’agrandir. Il fallait les voir se gargariser comme si cet homme valait quelque chose et pouvait apporter une plus-value et souder ainsi une opposition qui a perdu ses repères à force de compromissions et de chocs de personnalités et d’intérêts. Les commentaires allaient dans tous les sens.
C’est à croire que l’homme était devenu le messie tant annoncé qui sauvera l’opposition du naufrage en 2016. Seulement le nouveau venu, ce transfuge du parti au pouvoir, est seul parce que privé de base électorale. Cet ancien membre du Parti Démocratique Gabonais, entend désormais jouer, aux côtés de ‘’son frères ethnique’’ Jean Ping, un rôle majeur au sein de sa nouvelle famille politique. Adiahénot et Ping qui a quitté la barque PDG avant lui, ne sont devenus des personnalités influentes de ce parti qu’à force de militantisme opportuniste sans relâche, et leur incapacité à mobiliser, reste leur plus gros handicap.
Si Ping est connu pour sa ‘’pingritude’’ maladive, Katchenko, lui, a la réputation d’être un type brutal qui n’hésite pas à montrer les muscles lorsqu’il est poussé dans ses derniers retranchements. Les deux hommes n’ont rien de commun à part qu’ils sont tous deux fils d’immigrés russe et chinois ; fruit des premières ‘’légions étrangères’’ qu’aura connu le Gabon, pour reprendre une expression dans l’air du temps. Ils sont donc disqualifiés pour la prochaine présidentielle si cela fait partie de leurs intentions cachées. Si l’opposition a trouvé en ces deux individus des bons Joker pour la présidentielle de 2016, qu’elle déchante, car, conformément à la loi fondamentale en son article 10, ils ne font pas partie de la quatrième génération pour qu’ils soient éligibles.
L’opposition gabonaise, si elle ne veut pas jouer les figurants en 2016, a l’impérieux devoir de trouver un leader plus crédible qui défendra ses couleurs à cette élection. Ping ou Katchenko, ces deux individus ne pèsent pas lourd et ils sont si légers que les associer à une équipe de campagne serait un acte suicidaire. En eux, ils portent la poisse, mieux vaut les éloigner.
Aux dernières nouvelles, il se dit qu’ils seraient proches de l’opposant alimentaire Kombila Koumba. Ils formeraient une coalition d’aigris dans laquelle on retrouve, curieusement, Eloi Rahandi Chambrier, cet homme qui a pourtant annoncé aux yeux du monde qu’il prenait sa retraite politique. Comme les gens sont changeants…