Dans un entretien à l’hebdomadaire Antsia, l’avocat franco-sénégalais distribue des points : Nominations au cabinet du président de la République, Marie Madeleine Mborantsuo, Pascaline Mferri Bongo, Basile Mve Engone et Idriss Ngari. Il y évoque également sa relation avec Jean Ping.
Depuis son divorce d’avec les autorités de Libreville, Robert Bourgi ne manque pas de mots assez durs pour dire son aversion du pouvoir en place. Et depuis la réélection d’Ali Bongo, l’avocat franco-sénégalais n’hésite pas à verser sa colère contre ceux qu’il accuse d’avoir permis le maintien au pouvoir du président gabonais. Parmi ses nouvelles cibles : Marie Madeleine Mborantsuo, Basile Mve Engone et Idriss Ngari.
Dans un récent entretien à l’hebdomadaire Antsia, il donne, comme à son habitude, des bons et des mauvais points. Parlant de Marie Madeleine Mborantsuo, il la présente non comme la présidente de la Cour constitutionnelle mais comme «une chef de milice armée au service d’un pouvoir usurpateur». «J’avais du respect, une réelle estime, une réelle affection pour Marie Madeleine, pour Mado comme je l’ai toujours appelée. Elle devrait avoir honte aujourd’hui de consulter, d’ouvrir un bouquin de droit constitutionnel, de code pénal ou autres. Elle a foulé au pied tous les enseignements de ses maîtres», a déclaré celui qui se présente comme un fin connaisseur de la vie politique gabonaise.
S’il a dit avoir apprécié les prises de position de l’archevêque de Mouila et de l’abbé Dimitri Ayatebe Ename du séminaire Saint Jean de Libreville, Robert Bourgi n’a pas caché son mépris à l’égard de Basile Mve Engone qui, selon lui, «devrait être excommunié par ses supérieurs» pour avoir célébré «un office religieux pour la Cour constitutionnelle, dont les neuf juges n’ont fait que cautionner le massacre des Gabonais». Pour l’avocat, l’archevêque de Libreville a commis une «faute, avec grand F». Son appréciation des rapports entre le Général Idriss Ngari et le pouvoir en place n’est pas moins critique. Le député de Ngouoni (Haut-Ogooué) est considéré par lui comme le «bras armé d’Ali Bongo Ondimba». «Je sais, par certaines indiscrétions, qu’il protégeait la famille Bongo Ondimba au palais pendant que les soldats d’Ali Bongo Ondimba de la Garde se livraient aux pillages, aux massacres dans tout Libreville», a déclaré, sans plus de preuves, l’ancien conseiller officieux de Nicolas Sakozy.
S’agissant de la composition du cabinet du président de la République, Robert Bourgi s’est dit peu étonné. Toutefois, il a regretté que le «directeur de cabinet est un gamin qui se promène et ignore tout de tout, (et) que le chef de cabinet est une jeune dame qui ne connait rien à l’administration». Il aurait souhaité voir Jean Valentin Leyama nommé comme directeur de cabinet, et voir Samuel Ngoua Ngou «remonté comme directeur de cabinet adjoint 1».
Parmi les rares personnes proches du pouvoir ayant son estime : Pascaline Mferri Bongo, la sœur aînée du président gabonais qui aurait quitté le pays, «horrifiée par les massacres orchestrés par son frère Frédéric Bongo». De même, Robert Bourgi a assuré que Jean Ping est toujours dans son estime. S’agissant de son «absence remarquée» aux côtés du candidat de l’opposition à la présidentielle d’août lors de son arrivée en France, il a dit l’avoir rencontré le 28 octobre, et être au fait de ses différentes démarches.