Le responsable de la Direction générale de la documentation et de l’immigration (DGDI) a été interpellé le 1er novembre à Libreville, pour «détournement de fonds». Officieusement, il lui serait reproché de n’avoir pas empêché Jean Ping de quitter le pays.
Le patron de la puissante DGDI a été arrêté ce 2 novembre à Libreville. De sources concordantes, le général Célestin Embinga, a été interpellé la veille, avant d’être conduit manu-militari à la direction de la contre ingérence militaire (B2). De sources officielles, il serait reproché à l’officier supérieur des «détournements de fonds collectés par la DGDI». Il n’en fallait pas plus pour susciter des réactions sur les motivations de cette arrestation.
Plusieurs hypothèses ont ainsi été évoquées pour justifier cette arrestation. Pour les uns, l’officier a été puni pour «sa relative tiédeur dans la mise en œuvre des massacres de la crise post-électorale». Une hypothèse justifiée par le fait que le nom de Célestin Embinga, ressortissant du Haut-Ogooué, ne figure pas dans la plainte transmise par Jean Ping à la Cour pénale internationale (CPI), concernant la liste des personnes à sanctionner suite aux massacres de la crise post-électorale.
Une situation qui aurait ainsi conforté le pouvoir dans ses soupçons selon lesquelles, l’opposition serait renseignée par des officiers hauts gradés. Il n’en fallait pas plus pour que le rapprochement soit fait entre Célestin Embinga et une autre personnalité de la province, en l’occurrence Léon Paul Ngoulakia, sur l’imminence d’un coup d’Etat fomenté par les deux hommes.
Une autre hypothèse, tout aussi plausible, est également évoquée dans l’opinion : la sortie du pays de Jean Ping. En effet, l’arrestation de Célestin Embinga est intervenue 72 heures après la sortie du territoire du principal challenger d’Ali Bongo à la dernière élection présidentielle.
Selon certaines indiscrétions, Jean Ping ne devait nullement quitter le pays. Des instructions auraient ainsi été données au patron de la DGDI, alors même que la sortie de Jean Ping aurait été couvée par les instances internationales, en tête desquelles l’Onu. «Jean Ping était en règles», se serait simplement défendu Célestin Embinga, qui s’est ainsi attiré les foudres du pouvoir. Dans tous les cas, cette interpellation vient s’ajouter à la longue liste des arrestations postélectorales. A qui le tour ?