Alors que certains s’attendent à ce que la Mission des observateurs électoraux de l’Union européenne demande des sanctions contre les autorités gabonaises, celle-ci devrait plutôt faire des recommandations au pouvoir de Libreville, «pour améliorer le processus électoral».
Contrairement à ce que certains attendent, notamment au sein de l’opposition, le rapport final de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE-UE) déployée pendant la présidentielle d’août 2016 au Gabon, ne devrait pas officiellement demander des sanctions contre les autorités de Libreville. C’est du moins ce qui ressort des propos de l’eurodéputé Marya Ivanova Gabriel, recueillis par Le journal du dimanche.
«Nous sommes en contact avec les autorités (gabonaises) pour présenter ce travail dans le pays. Il sera basé sur des faits et fera des recommandations pour améliorer le processus électoral», a annoncé le chef de la mission d’observation, qui avait déjà émis des réserves sur la transparence du scrutin avant son départ du Gabon en septembre dernier.
Alors que la victoire d’Ali Bongo est plus que jamais contestée sur le plan national et à l’international, le rapport final de la MOE-UE, qui devrait être présenté avant fin-novembre 2016, pourrait arranger les affaires du pouvoir en place dans une certaine mesure. Il y verrait une sorte de «légitimité» acquise après un blâme de la part de l’Union européenne. D’autant qu’il ne s’agira, en fin de compte, que d’un énième rappel des différents manquements observés lors du scrutin au Gabon.
Pourtant, certains, à l’instar de Josef Leinen (membre de la MOE-UE), et Séraphin Moundounga, ancien ministre de la Justice d’Ali Bongo, ont déjà demandé des sanctions contre les autorités gabonaises. Pour l’ancien Garde des sceaux, celles-ci passeraient par le vote d’une résolution au Conseil de sécurité de l’ONU pour «assurer par tous les moyens la sécurité du peuple gabonais en danger, à la hauteur des moyens militaires utilisés par Ali Bongo contre des civils non armés», «le gel des avoirs d’Ali Bongo et de son entourage en Europe et aux Etats-Unis, (et) la mise sous séquestre de leurs biens immobiliers».
Pas sûr que ces propositions soient adoptées par l’UE à la suite de la présentation du rapport final de la MOE-UE. Le soutien et l’accompagnement du dialogue politique appelé par Ali Bongo devraient être les principales préoccupations de l’Union européenne. La France quant à elle semble avoir acté la victoire d’Ali Bongo.