Quelques jours après leur sortie de prison, les syndicalistes enseignants ont promis une réaction à l’endroit du ministre de la Communication.
S’estimant victimes de «graves accusations», motifs de leur incarcération, les syndicalistes récemment libérés n’entendent pas laisser leur dignité être écornée par les affirmations du ministre de la Communication. Alain-Claude Bilie-By-Nze a affirmé détenir les preuves vidéos démontrant que les syndicalistes arrêtés avaient «jeté des pierres sur les forces de l’ordre et détruit les biens d’autrui».
Des propos pour lesquels Jean-Rémy Yama, Cyrlin Koumba Mba et Roger Ondo Abessolo envisagent une plainte contre leur accusateur, pour se «dédouaner définitivement». Pour Cyrlin Koumba Mba, ces allégations invérifiables à ce jour peuvent valoir à leur auteur des ennuis judiciaires. Pour le syndicaliste, «le retour du porte-parole du Gouvernement dans les geôles de la prison centrale de Libreville est probable».
Tenus en laisse par une liberté provisoire prononcée contre eux, les syndicalistes libérés envisagent manifestement une plainte pour se blanchir définitivement. La libération provisoire, pense un enseignant, est la stratégie adoptée pour inhiber toute velléité réactionnaire de leur part. Ils espèrent vivement que l’actuel ministre d’Etat apporte les preuves qui les condamnent.
En ironisant sur les piteuses conditions de détention dans cette prison, il a suggéré au Gouvernement de s’en préoccuper «car si Bilie-By-Nze doit y retourner, cela doit être dans de bonnes conditions au moins», a conseillé Cyrlin Koumba Mba. Pour Jean Remy Yama, cet endroit (la prison, ndlr) n’est à conseiller à personne.
Pour le président de l’intersyndicale Dynamique unitaire, libéré le 6 octobre dernier, pas question de monnayer ses convictions et renoncer à faire jaillir la vérité. Pour lui, Alain-Claude Bilie-By-Nze cristallise les rancœurs partout où il passe.
«Même en prison, il est à l’image de ce qu’il est aujourd’hui. Quand un type comme ça dit que nous avons lancé des pierres, nous avons brûlé des voitures, et qu’il ne soit pas capable de les produire (preuves), c’est pathétique. Mais de toutes les façons nous allons réagir par rapport à cela», a-t-il réitéré sans donner plus d’indications.